Les associations représentantes des personnes en situation de handicap dénoncent la disparition programmée de l’Allocation Adulte Handicapé et décident de quitter le simulacre de concertation organisé par le gouvernement

L’APAJH, APF France handicap, l’UNAFAM et l’Unapei refusent fermement une réforme qui viendrait dégrader les droits des personnes en situation de handicap et dénoncent le simulacre de concertation organisé depuis plus de 7 mois par le gouvernement, où leur parole n’est jamais entendue.

Depuis le mois de juin, nos associations ont participé activement aux travaux sur la création du revenu universel d’activité (RUA), qui prétend simplifier le système des minima sociaux en France. Dès le début de la « concertation », nos associations n’ont eu de cesse de rappeler, arguments à l’appui, que l’intégration de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) au sein du RUA risque de menacer les droits des personnes en situation de handicap.

L’AAH n’est pas un minimum social, elle a une vocation spécifique : ce sont les conséquences des déficiences et incapacités de la personne qui fondent l’accès à cette allocation et non pas seulement sa situation de vulnérabilité sociale.

Consultation citoyenne : 61 % des votes sont défavorables à l’intégration de l’AAH dans le RUA

Alors qu’une consultation citoyenne organisée par le gouvernement a confirmé les craintes exprimées par les associations en mettant en évidence le rejet massif de ce projet par nos concitoyens, le gouvernement s’entête à ignorer nos alertes et tente d’imposer une réforme inadaptée aux personnes en situation de handicap.

Sans faire aucun cas de ces expressions associatives et citoyennes, les ministres et conseillers de l’Elysée laissent clairement entendre que la décision de faire disparaître l’AAH au profit du RUA est déjà prise, contredisant au passage les techniciens qui animent la concertation devenue de fait inutile.

Nos valeurs, nos expertises, les milliers de personnes que nous représentons doivent être entendus et respectés dans leurs droits. Nous sommes opposés à l’intégration de l’Allocation aux adultes handicapés dans le revenu universel d’activité et nous nous mobiliserons dans les prochaines semaines pour faire entendre raison aux décideurs politiques.

Nous refusons d’être les témoins silencieux de la mort d’un droit acquis de longue date, et qui mérite d’être renforcé plutôt que sacrifié.

Contacts presse :

Un décision « regrettée » par le Gouvernement

La décision n’a pas manqué de faire réagir. En réponse à la décision interassociative, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, Sophie Cluzel, secrétaire d’État en charge des Personnes handicapées, et Christelle Dubos, secrétaire d’État auprès de la ministre des Solidarités, « prennent acte et regrettent la décision prise par les quatre associations« .

Insistant sur le fait que RUA viendrait mieux articuler les prestations de solidarité « sans pour autant les confondre » et « en s’adaptant aux spécificités de chaque personne« , elles assurent que l’intégration de l’AAH « n’est à ce jour pas acté« . En réponse aux craintes de voir les fonds handicap siphonnés au profit d’autres allocation, l’exécutif réitère au passage ses engagements : le budget alloué au handicap restera « strictement destiné aux personnes en situation de handicap« . Par ailleurs, « aucune obligation de reprise d’emploi ne s’appliquerait« . Et de préciser au contraire que la fusion permettrait « une meilleure prise en compte du supplément de solidarité qui est dû au titre du handicap dans le calcul des droits des personnes, des couples et des familles« .

Souhaitant poursuivre les échanges avec l’ensemble des associations, les ministres rappellent donc que les travaux continueront pour aboutir à la remise d’un rapport au Gouvernement d’ici à l’été 2020. « Ce n’est qu’à l’issue de ce travail de concertation que la décision d’intégrer ou non l’AAH au RUA sera prise« , assurent-elles.

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