2020 : le même parcours du combattant pour les parents d’élèves handicapés ? Macron avait pourtant promis « aucun enfant sans solution de scolarisation ». A moins d’une semaine de la rentrée, l’Unapei appelle les laissés pour compte à témoigner.

Solutions inadaptées aux besoins des élèves ou absence totale de scolarisation… A une semaine de la rentrée, « des milliers d’enfants en situation de handicap restent exclus de l’école« , s’est alarmée le 25 août 2020 une des principales associations du secteur. En dépit des assurances régulièrement réitérées par le gouvernement, c’est « toujours le même parcours du combattant pour les familles » et « le même sentiment de rejet pour les enfants« , s’indigne l’Unapei, fédération qui regroupe les associations de personnes handicapées mentales et leurs familles.

Macron : plus d’enfant sans solution

Sur le site marentree.org, l’association a recueilli depuis le début de l’été des dizaines de témoignages de familles en difficulté et appelle les parents à continuer à témoigner, « pour pouvoir révéler ce scandale perpétué d’année en année« . En février dernier, lors d’une conférence dédiée au handicap à l’Élysée, le président Emmanuel Macron avait fixé pour objectif qu’il n’y ait plus « aucun enfant sans solution de scolarisation » en septembre. « Il faut ouvrir les yeux : l’engagement ne sera pas tenu« , affirme cependant l’Unapei, qui s’insurge contre les accueils à temps partiel ou la scolarisation à distance, faute d’autres solutions.

2 frères en attente

Dave, 10 ans, et Julien, 12 ans, deux frères autistes, attendent depuis des années une place en institut médico-éducatif (IME). Il y a deux ans, leurs parents ont même déménagé du Calvados à l’Essonne, pensant augmenter leurs chances de décrocher une place. En vain, pour le moment ; en cette rentrée 2020, ils ne seront scolarisés que 12 heures par semaine pour l’un, et 9 heures pour l’autre. Et l’aîné doit redoubler son CM2, faute de place adaptée pour lui en 6e, déplore leur père, qui se dit « très en colère« . De son côté Julie, bientôt 6 ans, plurihandicapée, « n’est accueillie qu’une journée par semaine en IME » et ses parents confient n’avoir « toujours pas trouvé d’établissement où (elle) pourrait se rendre se façon quotidienne« .

La partie émergée de l’iceberg

Pour Luc Gateau, le président de l’Unapei cité dans un communiqué, « ces témoignages ne sont que la partie émergée de l’iceberg« . Après la « période éreintante » de la crise du Covid, qui a montré à tous la difficulté de gérer l’école à la maison, « les aidants familiaux sont, plus que jamais, épuisés » et les enfants handicapés « se sentent en rupture totale avec le reste de la société« , déplore-t-il. Le 26 août à 15h, la secrétaire d’État au Handicap, Sophie Cluzel, doit présenter au côté de Jean-Michel Blanquer le détail des dispositifs mis en place en cette rentrée en vue d’une école « inclusive« .

A la rentrée 2019, le gouvernement s’était félicité que 87% des élèves handicapés aient été accueillis « à temps plein à l’école« , et que le nombre d’élèves en attente d’accompagnement ait été divisé par deux (de 8% à 4%) par rapport à 2018. Un bilan qu’avaient déjà nuancé associations et familles.

Source : https://informations.handicap.fr/a-2020-rentree-eleves-handicapes-asso-sonne-alarme-13155.php

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