Face à la diminution des subventions pour les associations et à leur mise en concurrence avec des acteurs privés lucratifs au travers de la multiplication des appels à projet, il est urgent de repenser le financement des associations !
Dans le médico-social, malgré la place importante du privé non lucratif, les associations s’enfoncent dans une situation économique intenable :
⏩31 % des EPHAD sont gérés par des structures non-lucratives et 54,3 % d’entre eux étaient déficitaires (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, 2024).
⏩ Plus de 75 % des centres de santé sont déficitaires, alors qu’ils proposent des professionnels conventionnés secteur 1 et sans reste à charge (ANAP, 2021 ).
⏩ 63 % des CHRS et CHU n’auraient pas un nombre de crédits suffisants pour boucler leur budget (Fédération des acteurs de la solidarité, 2023).
⏩ Dans le champ du handicap, dont les associations représentent 82 % de l’offre chez les adultes concernés et 90 % dans le champ de l’enfance handicapée, la situation financière n’est guère plus reluisante (Aide-Mémoire – Institutions et organisation de l’action sociale et médico-sociale, 2019).
Par exemple, 30 % des ESAT sont déficitaires (Nexem, 2024)
⏩ Dans les établissements et services d’accueil de jeunes enfants, gérés à 21 % par des associations, et dans le secteur de la protection de l’enfance, géré à 83 % par des associations, le sous-financement rend impossible l’accomplissement de leurs missions dans le respect des besoins des enfants et des familles (Aide-Mémoire – Institutions et organisation de l’action sociale et médico-sociale, 2019).
A l’heure des arbitrages budgétaires et des nombreuses interpellations de collectifs d’associations aux pouvoirs publics, les difficultés financières inédites rencontrées par nombres d’associations montrent la fragilité de secteur associatif. Les 41 % de baisse de la part des subventions, la hausse des commandes publiques et les appels à projet poussent les associations à avoir un système de gestion court-termiste aux double conséquences : dénaturation et perte de sens de leur action.
Au-delà du point purement financier, c’est aussi la démocratie qui est questionnée. Hausse de la précarité et des inégalités, désintérêt pour la politique, préoccupations des citoyens centrées sur les besoins essentiels, à savoir la santé, le logement et le pouvoir d’achat, les tensions se multiplient.
Palliant nombres de failles de la société, les associations assurent pourtant des services d’intérêt général qui participent à la cohésion sociale et à la vitalité démocratique. Elles maillent l’ensemble du territoire, animent la vie locale, emploient 10% des salariés du privé et, au global, contribuent à hauteur de 113 milliards d’euros, soit 3 points de PIB. Le monde associatif est donc déterminant de notre capacité à œuvrer collectivement.
Le CESE considère qu’il est urgent de repenser le financement de notre solidarité et des associations, ciment du lien social de notre société !
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