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Dossier HANDICAP et sexualité | 13/02/2015

Handicap : le tabou se lève progressivement sur la sexualité

par La Rédaction

the-sessions-handicap-sexualite-UNE © 20th Century Fox

Cet article fait partie du dossier: Handicap et sexualité : la déontologie face au besoin d’aimer

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L’institution doit-elle prendre en charge une question aussi singulière que celle de la sexualité ? L’école de la République, porteuse de bien des défis, s’est vu confier, par une circulaire de 2003, « une mission éducative dans le champ de l’éducation à la sexualité ». À raison de trois séances par an, à l’école, au collège, puis au lycée, il s’agit de fournir des connaissances biologiques, mais aussi d’aborder les « dimensions psychologiques, affectives, sociales, culturelles et éthiques de la sexualité ».

Dans les établissements accueillant de jeunes handicapés, on s’est surtout préoccupé de la prévention de l’infection au virus VIH et de la contraception. L’article 23 de la loi n° 2001-588 relative à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et à la contraception précise : « Une information et une éducation à la sexualité et à la contraception sont notamment dispensées dans toutes les structures accueillant des personnes handicapées. » Mais pas question d’aller plus loin.

Les professionnels doivent donc se débrouiller seuls. Et ils le font ! Des établissements « novateurs » créent des projets d’établissement pour prendre en compte la vie affective et sexuelle des résidents, des personnels se forment pour savoir comment aborder les érections inopinées lors des soins… Comme l’indique Sheila Warembourg, formatrice et consultante, « chaque semaine en France, un colloque, une journée de travail aborde ces questions ».

Le tabou se lève, mais la réponse institutionnelle se heurte à l’impossibilité de former des « assistants sexuels », comme il en existe pourtant ailleurs en Europe. Pays abolitionniste, la France refuse que des volontaires se forment à ces gestes particuliers, cette « suppléance complexe ». Pourra-t-elle longtemps rester sourde à la demande des personnes handicapées qui revendiquent, elles aussi, le droit d’aimer ?

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