25 pays européens réunis à Paris le 14 mars 2019 pour parler handicap. Un manifeste a été signé pour renforcer la mobilisation en faveur de l’autonomie. Sans imposer de contrainte, il doit servir de socle et nourrir la future stratégie de l’Union.
15 mars 2019 • Par Handicap.fr / Emmanuelle Dal’Secco
L’Europe veut-elle vraiment se mobiliser en faveur des 80 millions de ses citoyens en situation de handicap ? Oui, affirment 25 états membres qui se sont réunis à Paris le 14 mars 2019, répondant à l’invitation de Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat en charge du handicap, et de Nathalie Loiseau, ministre chargée des Affaires européennes.
Mobilisation renforcée
Une réunion qualifiée d’« inédite » organisée en coopération avec la Présidence roumaine du Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne. Onze ministres et secrétaires d’Etat et, pour les autres, des hauts fonctionnaires ou ambassadeurs, étaient assis autour de la table, en présence de personnes en situation de handicap et de représentants de la société civile, notamment les président(e)s du CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées) et du Forum européen des personnes handicapées. Objectif de cette rencontre ? Renforcer la mobilisation en faveur de l’autonomie et de la pleine participation des personnes handicapées à l’échelle de l’Union.
2% du PIB
« En moyenne, les pays européens consacrent environ 2 % de leur PIB à leurs politiques pour les personnes handicapées », déclare Sophie Cluzel. Un chiffre apparemment insuffisant puisque les principales concernées « continuent de rencontrer de nombreux obstacles pour vivre une vie ‘comme tout le monde’ ». Face à ce constat, « la construction d’une société plus humaine et fraternelle est un enjeu à la hauteur de notre continent », estime notre secrétaire d’Etat. Mais alors comment s’y prendre ? Grâce à « une mobilisation de notre intelligence collective, en particulier avec le développement des nouvelles technologies, et l’irrigation déterminée de l’ensemble des politiques publiques, nationales et communautaires, de droit commun », estime la secrétaire d’Etat. Lors de ce tour de table, chacun a ainsi pu exposer sa propre politique et partager ses bonnes pratiques.
Acte européen adopté la vieille
Des avancées jugées « concrètes » sont déjà mises en œuvre. Ainsi, la vielle, le parlement européen a adopté « L’Acte européen sur l’accessibilité », qui doit être très prochainement adopté par le Conseil (article en lien ci-dessous). Il prévoit que devront être accessibles, de manière universelle, à l’échelle de l’UE : tous les biens et services numériques permettant la délivrance de titres de transport quels qu’ils soient ; les services de transport et d’information ; les services de délivrance de billets et tous les terminaux de paiement ainsi que l’ensemble des services bancaires aux consommateurs ; les ordinateurs et les systèmes d’exploitation ; les smartphones, les tablettes et les équipements télévisuels ; les livres électroniques et les logiciels spécialisés ; le commerce en ligne ; et le numéro d’urgence européen 112.
D’autres focus
Un autre domaine prioritaire, c’est la recherche, en particulier sur
l’autisme et les troubles du neuro-développement. Cette conférence
ministérielle prévoit donc de renforcer la coopération dans ce domaine,
et notamment de favoriser le dépistage et l’intervention précoce. Dans
le cadre de sa stratégie nationale adoptée en avril 2018, la France
propose de mettre en œuvre des programmes de recherche de plus grande
envergure. En matière d’emploi, Sophie Cluzel évoque également la date
du 16 mai 2019, celle du DuoDay (article en lien ci-dessous), selon elle « un évènement européen exemplaire pour favoriser le changement de regard sur le handicap
», né il y a quelques années à l’initiative de l’Irlande et déployé à
l’échelle nationale en France pour la première fois en 2018. Il permet à
une personne handicapée de composer un duo avec un professionnel durant
une journée et de s’immerger dans son quotidien.
Le respect de
la convention internationale des personnes handicapées de l’Onu,
ratifiée par l’Union et les Etats membres, était lui aussi au cœur des
discussions. Récemment, un rapport consacré à la France (articles en
lien ci-dessous) l’exhorte à renforcer le processus de
désinstitutionalisation (transfert des établissements vers le milieu
ordinaire). « Nous n’avons pas attendu ce rapport pour nous engager dans cette voie, assure Sophie Cluzel. Ce matin, nous avons largement échangé sur la notion d’Independant living, déjà portée par de nombreux pays ».
Un cap sans contrainte
Cette réunion ministérielle entend « préparer l’avenir alors qu’un nouveau Parlement et une nouvelle Commission seront installés dans quelques mois, poursuit Nathalie Loiseau. C’est maintenant qu’il nous revient de réfléchir aux priorités de cette nouvelle législature. » « Ce n’est qu’une première étape, assure Sophie Cluzel qui promet « de se rencontrer plus souvent ». « Ce n’est pas un évènement mais un cap », ajoute Adrian Vlad Chiotan, président de l’Agence nationale roumaine pour le handicap. Cette synergie promet de « poser de nouveaux jalons » pour la future stratégie européenne en faveur des personnes handicapées -celle en cours s’achève en 2020-. A l’issue de cette matinée, une déclaration a été signée, qui doit servir de socle à tous les pays et réaffirmer leur engagement dans différents domaines : transports, protection sociale, autisme… Sans, pour autant, n’imposer aucune contrainte ; cette rencontre n’était en effet qu’« informelle »
Source : https://informations.handicap.fr/a-pays-europe-Paris-cap-pour-handicap-11673.php
En savoir plus sur Le Collectif Handicap 54
Subscribe to get the latest posts sent to your email.