Associations de bienfaiteurs
Pour la 2e semaine consécutive, notre édito met l’accent sur les difficultés du secteur associatif. Et pour cause…
Nous sommes loin des scandales politico-financiers, il n’y a même pas de chefs d’accusation. Pourtant, malgré les nombreux « appels » et alertes sur une situation de « sursis » permanent, les associations semblent subir une sorte d’« exécution préventive » à travers la baisse continue, depuis quelques années, de leurs financements, tant publics que privés.
Dans leur budget, la part des subventions publiques a même baissé de 41 % en 15 ans (chiffres du Mouvement Associatif, dont nous relayons l’appel à mobilisation ci-dessous). Sans y voir une « volonté d’humiliation », les fins de mois s’annoncent difficiles, surtout les 30 derniers jours, pour paraphraser Coluche, régulièrement invoqué pour dénoncer les inégalités.
Par ailleurs, pour faire valoir la « cause », n’y a pas de meilleur plaidoyer que les propres mots du préambule de la Charte d’Engagements Réciproques signée entre l’État, le Mouvement associatif et les collectivités territoriales en 2015 :
« À l’échelon local ou à celui de l’Europe, les associations sont des vecteurs de solidarité entre les peuples et entre les individus ; elles travaillent à abolir les clivages et les inégalités. Les associations, dans un contexte de forte évolution des besoins sociaux, jouent un rôle majeur d’alerte et d’interpellation des pouvoirs publics, mais aussi d’expérimentations innovantes et de gestion de services d’intérêt général. Légitimé par les engagements libres et volontaires qu’il suscite, le mouvement associatif jouit d’un fort niveau de confiance de nos citoyens, confiance essentielle à la vie démocratique et à la cohésion sociale. »
Pour être honnête, je n’ai pas connaissance des actions concrètes menées par la ministre démissionnaire en charge des associations (et accessoirement des sports et de la jeunesse) mais, à défaut de demander une grâce présidentielle, espérons que son ou sa future successeur saura monter à la barre pour défendre et soutenir comme il se doit les « vrais » réseaux sociaux, leurs engagements, leurs bénévoles, leurs salariés, leurs bénéficiaires…
Reconnaître et soutenir. Le rôle crucial des aidants, en première ligne pour accompagner leurs proches, lors de la journée et dans la maison qui leur est dédiée à Nancy : avec l’ambiance chaleureuse caractéristique de cette institution, professionnels et grand public sont invités à venir s’informer, partager et s’« entretenir » dans tous les sens du terme.
Informer et conseiller. Plus spécifiquement les aidants d’un proche victime de lésions cérébrales acquises (AVC, traumatisme crânien…), dont les vies basculent du jour au lendemain. Quelle séquelles et quelles ressources pour s’en sortir ? 6 séances proposées par l’ALAGH, au CAPS de Rosières aux salines, en partenariat avec Oxygène Répit 54 (événement qui a déjà débuté).
Résister et alerter. En prise directe avec les réalités vécues par les citoyens, à la fois partenaires et moteurs -voire à l’initiative- des politiques publiques concernant l’accès aux soins, au sport, à l’éducation, à la culture, aux droits, la lutte contre la précarité ou encore la défense de l’environnement : Les associations, leurs salariés et leurs nombreux bénévoles représentent un trésor national à l’avant-garde du pouvoir d’agir et de la cohésion sociale. Un temps condamnées, par manque de soutiens financiers, à faire toujours plus avec toujours moins, leurs actions (pour ne pas dire leur existence) sont aujourd’hui mises en péril par une précarité qui impose parfois de « renoncer ». En ces temps de crise de la représentation et en parallèle des mobilisations citoyennes, des syndicats et du patronat, Le Mouvement Associatif, qui représente plus de 700 000 associations et de nombreuses fédérations, invite à un grand raout pour préserver ce « fusible démocratique ».
Un appel soutenu (sans surprise mais bienvenu) par le Collectif Handicaps national, dont nous nous faisons également le relais; tout comme du Webinaire de ce jeudi 02/10 de 18 h à 19 h qui vous (nous) permettra d’en savoir plus sur les actions et moyens mis en œuvre.
Transmettre et récompenser. Le relativement récent Comité d’Histoire des Administrations chargées de la Santé (CHAS) (qui visiblement n’a pas eu de souci pour trouver des financements lui), a notamment pour mission de soutenir et diffuser la production de connaissances sur l’évolution des politiques publiques de santé. Il vient de créer le prix de médiation scientifique et culturelle « Germaine Poinso-Chapuis », du nom de la 1ère femme ministre, de la santé en l’occurrence, ancienne résistante et militante, tant pour les droits des femmes que des enfants ou des personnes handicapées.
Les lauréats seront des chercheurs qui auront, par leurs réalisations (exposition, podcast, vidéo documentaire ou application), établi un pont entre la recherche scientifique et le grand public.
Intéresser et(In)former. Les créateurs de ce cours en ligne ouvert massivement (MOOC) pourraient peut-être prétendre à un prix également, puisque leur formation est gratuite, conçue à destination du grand public et concerne un enjeu de santé publique : les troubles du neuro développement. Fait notable, en plus des transcriptions et des sous-titres, une version en FALC est mise à disposition. Après tout, les auteurs le disent très clairement : leur objectif est de rendre le savoir accessible pour contribuer à une société plus inclusive. Grâce leur en soit rendue !
Améliorer et renforcer. En l’occurrence, l’attractivité des métiers de l’aide à domicile par les aides à la mobilité et les temps de partage des bonnes pratiques. En effet, un décret paru le 15 août dernier est venu préciser les critères d’attribution des 75 millions d’euros qui seront alloués aux départements pour qu’ils puissent à leur tour rétribuer les associations qui mettront en œuvre des solutions à destination de leurs salariés. Une (des) mesure(s) bienvenue(s) qui permettront de redonner un peu de souffle à ce secteur sinistré, non sans tenir compte des impératifs écologiques.
Pour le Collectif Handicap 54,
François JACQUES, Edito/Résumés
Vincent HAREL, Veille informationnelle
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