Enfant et handicap
Travailler et s’occuper de son enfant en situation de handicap : c’est la double mission des parents salariés ! Heureusement, des congés spécifiques existent. Les explications de Bénédicte Kail* de l’Association des paralysés de France (Apf).

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Vies de famille : Quelles nouvelles possibilités de congé la loi Travail de septembre 2017 apporte-t-elle aux parents ?

Bénédicte Kail : Depuis cette loi, les salariés bénéficient de deux jours de congés rémunérés pour « l’annonce de la survenue d’un handicap » chez leur enfant. C’est très court après une telle nouvelle, mais avant cette loi, rien n’était prévu ! En outre, deux jours de congés rémunérés supplémentaires par an leur sont accordés, dans la limite maximale de 30 jours de congés. Jusqu’à présent, cette disposition ne concernait que les mères salariées d’enfants de moins de 15 ans.

Quand la présence du parent aux côtés de l’enfant est essentielle, quel congé s’avère possible ?

Si l’enfant a moins de 20 ans et a besoin de soins contraignants, le parent peut l’accompagner en s’arrêtant de travailler au titre du congé de présence parentale, par périodes renouvelables de trois à six mois (au maximum 310 jours dans la limite de trois ans). Pas de rémunération à la clé, mais une indemnisation au titre de l’allocation journalière de présence parentale (Ajpp).

Et dans les cas où le handicap – ou la maladie – nécessite davantage de présence ?

C’est alors le congé de proche aidant qui prend le relais, anciennement « congé de soutien familial ». Un an d’ancienneté suffit désormais pour l’obtenir. Le parent, le conjoint, le proche ou l’enfant du patient y a droit pendant un an, à temps plein, partiel ou fractionné. Obstacle majeur : aucune rémunération ni indemnisation ! Le parent doit se résigner à une perte de salaire.

Si le pronostic vital du proche est engagé, existe-t-il un congé spécifique ?

En effet, dans le pire des cas, le congé de solidarité familiale permet d’accompagner une personne en fin de vie. Parent, ascendant, descendant, fratrie et personne de confiance peuvent en bénéficier. Pendant trois à six mois, l’absence continue, fractionnée ou en temps partiel est alors indemnisée par l’allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie (Ajap).

Enfin, les collègues du parent concerné peuvent-ils le soutenir pour accompagner son enfant ?

Oui, la loi autorise les salariés à lui faire don de leurs Rtt ou de leur cinquième semaine de congés payés. Un geste individuel qui ne doit cependant pas remplacer la solidarité nationale.

* conseillère nationale éducation familles à l’Apf

Pour aller plus loin

« Congés dans le secteur privé » sur le site officiel de l’administration française

« Les droits des parents » sur le site de l’Unapei


Sources : https://www.caf.fr/allocataires/vies-de-famille/vivre-avec-un-handicap/enfant-et-handicap/enfant-handicape-quels-conges-pour-les-parents-salaries

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