Il s’appelle GUDIN et a vu le jour à Paris le 9 avril 2019. Ce « Global university disability and inclusion network » est le premier réseau mondial des universités et des grandes écoles pour l’inclusion des personnes handicapées.
Les grandes oubliées
Elles sont estimées à un milliard à travers le monde et pourtant totalement sous-représentées dans l’enseignement supérieur, pour ne pas dire « inexistantes », les « grandes oubliées de la vie étudiante », selon le communiqué de GUDIN. En France, par exemple, seuls 1% des étudiants sont en situation de handicap, selon le 1er baromètre révélé en novembre 2018. Réunis dans la capitale française, sous l’impulsion de Handicap international et de l’institut Harkin, des universités, grandes écoles et instituts d’enseignement supérieur du monde entier ont donc posé les bases de ce réseau planétaire destiné, selon eux, « à mieux penser l’accès à l’enseignement supérieur des étudiants handicapés ».
Le maillon manquant
« Comme l’éducation primaire et l’emploi, l’enseignement supérieur est un droit universellement reconnu qui continue d’être refusé à des millions de personnes handicapées », expliquent-ils. Les facteurs d’exclusion sont nombreux. Privés d’accès à l’éducation, plus de 32 millions d’enfants handicapés sont aujourd’hui exclus de l’école et n’ont, par effet domino, pas accès à l’enseignement supérieur. Pour les rares personnes en situation de handicap qui y parviennent, d’autres difficultés apparaissent : la prédominance des préjugés et l’inadaptation des universités et des structures de la vie étudiante aux handicaps. « L’accès aux études supérieures est aujourd’hui le maillon manquant dans le parcours des personnes handicapées vers l’emploi. C’est la conséquence d’un manque d’engagement des acteurs de l’enseignement supérieur depuis des décennies. », estime Hervé Bernard, directeur de l’inclusion socio-professionnelle de Handicap International. Tous sont conscients d’un enjeu « immense » puisqu’aujourd’hui le taux de qualification extrêmement faible des personnes en situation de handicap ne leur permet pas d’accéder à des emplois durables et dignes. Dans le même temps, les entreprises qui souhaitent les intégrer ne parviennent pas à recruter sur des métiers à haute expertise.
Fédérer les acteurs
GUDIN devra donc répondre à de nombreuses problématiques, en premier lieu analyser les facteurs d’exclusion et surtout définir une vision commune, partagée et globale d’un système d’enseignement supérieur inclusif. « Mais cela est-il possible ? », s’interrogent les participants. 60 pays ont répondu présents pour débattre de ces questions lors de 6 tables rondes. Ils ont défini des objectifs communs, à commencer par l’échange de bonnes pratiques ; la France, par exemple, défendait en février 2019 la création d’un statut international d’étudiant en situation de handicap pour faciliter un cursus sans frontières (article en lien ci-dessous). Les signataires entendent également être force de proposition pour améliorer l’accessibilité et faire évoluer les pratiques pédagogiques. Il faut, par ailleurs, mieux structurer et accompagner la collecte de données dans ce domaine et améliorer la visibilité des départements qui travaillent sur les questions de handicap au sein des universités. Ils vont, enfin, travailler à la construction d’un plaidoyer commun au niveau national et international.
Pour cette première année d’existence, c’est l’Association on higher education and disability qui prendra la présidence du réseau, avec l’appui de Handicap International.
Source : https://informations.handicap.fr/a-gdin-reseau-mondial-etudiants-handicapes-11763.php
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