Olivier Véran et Brigitte Bourguignon ont organisé, le 28 juillet, une réunion avec les acteurs de l’autonomie et du grand âge, « pour faire un point d’étape sur les concertations en cours ». A cette occasion, la nouvelle ministre déléguée en charge de l’autonomie a indiqué souhaiter « que ce dialogue se poursuive à la rentrée dans le cadre du ‘Laroque de l’autonomie’ au plus près des territoires. Le terme « Ségur » ayant beaucoup servi ces derniers temps, l’expression « Laroque de l’autonomie » fait allusion à Pierre Laroque, résistant et haut fonctionnaire considéré comme le « père » de la sécurité sociale en 1945, dont il fut le premier directeur. Il a aussi donné son nom à la salle des colloques du ministère des Solidarités et de la Santé, avenue de Ségur.
Ce Laroque de l’autonomie, qui serait organisé dès le mois de septembre, devrait être consacré à deux grandes réformes étroitement complémentaires : le projet de loi Grand Age et autonomie – annoncé dès le début du quinquennat, mais qui a tardé à se concrétiser avec la crise des gilets jaunes, puis la crise sanitaire – et le projet de création d’une cinquième branche de la sécurité sociale dédiée à l’autonomie, annonce surprise mais qui s’est néanmoins concrétisée avec les projets de loi organique et ordinaire sur la dette sociale et l’autonomie, qui posent le principe – à défaut du contenu – de cette cinquième branche (voir notre article ci-dessous du 24 juillet 2020).
Le calendrier et les détails de ce Laroque de l’autonomie restent encore à préciser. On peut toutefois rappeler qu’Agnès Buzyn avait déjà lancé, en novembre 2018, une vaste concertation nationale « Grand Age et autonomie », avec notamment 10 ateliers nationaux, 5 forums régionaux, 100 rencontres bilatérales, une consultation citoyenne avec 1,7 million de contributions… Cette concertation s’est achevée en février 2019 et a débouché, le 28 mars, sur la remise du rapport de Dominique Libault et ses 175 propositions (voir notre article ci-dessous du 28 mars 2019).
Le Laroque de l’autonomie devrait donc être d’ampleur nettement plus réduite, en vue d’un dépôt du projet de loi Grand Age et autonomie avant la fin de l’année et une discussion au début de 2021. Il devrait également être centré non plus sur la définition des principes, mais sur la construction des projets de loi. En revanche, la mise en place de cette nouvelle concertation à la rentrée devrait rendre difficile, sinon même impossible, l’anticipation de certaines mesures dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2020. Celui-ci doit en effet être déposé avant la fin du mois de septembre. Le gouvernement pourrait toutefois introduire certaines mesures ponctuelles en cours de discussion, sous forme d’amendements au PLFSS.
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