La maltraitance est un sujet sensible pour tous, pour les personnes accompagnées et pour les personnes qui s’occupent d’elles. L’objectif de SantéBD “Comprendre et arrêter la maltraitance” est d’expliquer de façon compréhensible et accessible les situations de maltraitance visibles ou invisibles, volontaires ou involontaires. Toute personne qui subit une maltraitance ressent de la violence. Mieux comprendre permet d’agir contre la maltraitance. SantéBD conseille de lire cette fiche avec un accompagnant. Cette BD illustre beaucoup de situations différentes. Elle peut être utilisée telle quelle,  en entier  ou en partie. 

Cette BD a été rédigée avec la méthode FALC (Facile à Lire et à Comprendre).

Qu’est-ce que la maltraitance ?

On définit la maltraitance comme un mauvais traitement infligé à une personne ou à un groupe de personnes. Ce mauvais traitement peut être occasionnel, répété ou durable. 

Lorsqu’on parle de maltraitance, on parle automatiquement d’un rapport de pouvoir ou de domination entre l’auteur et la victime. Cette dernière est souvent dépendante et sans défense. On peut alors parler d’abus de pouvoir. Cette maltraitance causée engendre la plupart du temps des conséquences non négligeables sur la santé physique et psychologique de la personne, et peut laisser de nombreux traumatismes.

Qui peut infliger de la maltraitance ?

Dans la vie, on a souvent besoin d’une autre personne pour s’occuper de nous : 

  • un enfant peut avoir besoin d’un parent,
  • une personne âgée peut avoir besoin d’une aide à domicile,
  • des élèves peuvent avoir besoin de leur professeur,
  • des employés peuvent avoir besoin de leur patron,
  • une personne malade peut avoir besoin d’un soignant,
  • une personne handicapée en fauteuil peut avoir besoin d’un aidant.

Une personne est maltraitée quand la personne qui s’occupe d’elle est violente.

La maltraitance se passe souvent quand les deux personnes sont seules, à l’abri des regards.

Comment identifier les différentes formes de violences et de maltraitance ?

  • La violence peut être psychologique. Cela veut dire faire du mal à quelqu’un avec des paroles ou des actes.
    Par exemple : rejeter quelqu’un, se moquer de lui, le rabaisser, critiquer sa couleur de peau, son physique, son handicap. 
    La violence psychologique, c’est aussi quand on ne respecte pas les difficultés d’une autre personne. Par exemple, on force la personne à faire quelque chose de trop difficile ou on l’humilie ouvertement.
    La violence psychologique, c’est également le fait de ne pas reconnaître les capacités d’une autre personne : on force par exemple un patient à porter des couches alors qu’il n’en a pas besoin, on refuse à l’autre personne une certaine autonomie. La violence psychologique peut se faire ressentir quand une personne en situation de handicap se voit confisquer ses outils de communication : appareil auditif, cahier de correspondance, lunettes, synthèse vocale …
    La violence psychologique c’est aussi d’empêcher l’autre personne de voir les gens qu’elle aime. Au quotidien, c’est aussi ne pas respecter l’intimité de l’autre personne.
  • La violence peut être verbale lorsqu’une personne s’adresse à une autre violemment en hurlant ou l’insultant, en l’humiliant. 
  • La violence peut être physique quand une personne fait mal à une autre personne.  Par exemple : gifler, griffer ou frapper. Une personne est victime de violence physique si une autre personne fait mal à son corps, la frappe, a des gestes brusques envers elle. Par exemple, si pendant un soin, le soignant attache le patient quand il n’a pas besoin d’être attaché…
    Une personne peut être victime de violence physique quand on lui donne un médicament pour rester tranquille alors qu’elle n’en a pas besoin, quand on n’écoute pas sa douleur et on ne lui propose pas de la soulager.
    Une personne peut être victime de violence physique si on lui refuse des soins importants, si on la fait manger trop vite, si on la laisse avoir trop chaud ou trop froid. 
    Une personne peut aussi être victime de violence physique quand on ne lui donne pas le matériel adapté à ses besoins. Par exemple : on ne change pas son fauteuil roulant pour l’adapter à sa taille ou on ne lui donne pas de sonnette pour appeler la nuit. 
  • La violence peut être sexuelle lorsqu’on touche de force les parties intimes sans l’accord de la personne, lorsqu’on l’oblige à toucher les parties intimes de quelqu’un d’autre, quand on l’oblige à regarder des images sexuelles ou des films pornographiques. 
    La violence sexuelle peut aller jusqu’au viol lorsqu’on force une autre personne à avoir une relation sexuelle. Le viol est un crime très grave et est puni par la loi. 
  • La violence peut être matérielle lorsqu’on ne respecte pas les objets personnels d’une personne, lorsqu’on lui vole ses affaires ou son argent, lorsqu’on l’empêche d’utiliser son argent comme elle le souhaite. 
    La violence matérielle peut aussi avoir lieu quand on confisque les affaires d’une personne sans raison et quand on ne s’occupe pas bien de ses affaires, par exemple de ses vêtements.


Où a lieu la maltraitance ?

La maltraitance peut avoir lieu partout puisque les actes de violence peuvent intervenir dans différents lieux :

  • à la maison
  • dans un établissement scolaire
  • à l’hôpital
  • dans la rue 
  • au travail
  • au sport
  • dans un établissement religieux
  • dans les transports en commun
  • chez des amis
  • sur son lieu de travail

La maltraitance peut être involontaire

La maltraitance peut être involontaire lorsqu’elle n’est pas forcément voulue par la personne qui la fait subir à l’autre. Cependant, cela reste un acte de violence.

Par exemple, lorsqu’une personne aidante ne sait pas que l’autre personne a besoin d’une cuillère adaptée pour manger. Également quand la personne aidante va trop vite pour l’aider à faire sa toilette et ne prend pas le temps nécessaire pour véritablement aider l’autre.

Qu’est ce qui peut alerter sur une situation de  maltraitance ?

Les actes de maltraitance peuvent provoquer des changements de comportement chez les victimes.

De nombreux sentiments ou émotions peuvent alors submerger la personne victime de maltraitance :

  • la peur : peur de sortir de chez soi, peur de revoir la personne maltraitante
  • l’angoisse
  • l’agressivité 

Certains changements de comportements peuvent alerter l’entourage de la personne sur une éventuelle situation de maltraitance : 

  • la perte d’envie de faire les choses du quotidien (manger, dormir, boire, jouer, lire …)
  • les troubles du sommeil
  • la perte de sensations
  • la tristesse ou la dépression
  • le mutisme.

Que faire en cas de situation de maltraitance ? 

Lorsqu’on subit une situation de maltraitance, il faut absolument en parler à une tierce personne en qui on a confiance.

On peut en parler à : 

  • un proche de la famille, un ami
  • une assistante sociale 
  • un voisin
  • un éducateur 
  • un soignant, un médecin
  • la police

En parler n’est pas une chose aisée : les victimes ont souvent peur des représailles de la part de la personne violente  ou peur de lui faire de la peine . 

Mais il est essentiel d’en parler pour trouver des solutions, recevoir de l’aide et faire cesser la situation de maltraitance.

Il existe des services d’aide par téléphone.

Le numéro 3977 :  pour les personnes âgées et les adultes en situation de handicap, victimes de violence.

Le numéro 3919 : pour les femmes victimes de violence.

Le numéro 119 « Enfance en danger » : pour les enfants et les ados victimes de violence.

Le numéro 0800 235 236 « Fil santé jeunes » : pour les jeunes de 12 à 25 ans, victimes de violence.

ll y a aussi plusieurs numéros d’urgence : le 15, le 17, le 18, le 112 et le 114.

Si la personne ne peut pas s’exprimer au téléphone,  elle peut contacter le 114 par sms ou en vidéo avec l’application « Urgence114 ».

Pour les personnes en situation de handicap, on peut choisir son mode de communication :  Vidéo LSF / Texte / Voix Aphasique / Pictos

Si la victime ne se sent pas capable d’appeler toute seule, elle peut se faire accompagner par un proche.

Quelles seront les conséquences pour la personne violente ?

La maltraitance est punie par la loi.

La personne violente, une fois identifiée, peut payer une amende ou aller en prison. 

Nous sommes tous susceptibles d’être concernés par de la maltraitance.

Si nous rencontrons une personne maltraitée, nous devons l’écouter et l’épauler pour l’aider à s’en sortir. 

Publiée par l’association CoActis santé, cette BD a été conçue dans le cadre des travaux menés par la Commission nationale pour la lutte contre la maltraitance et la promotion de la bientraitance et a reçu le soutien du Ministère des solidarités, de l’autonomie et des Personnes handicapées.

Avec “Les différentes sortes de maltraitance”, SantéBD présente différentes situations de violences ou de maltraitance, en complément de la BD “Comprendre et arrêter la maltraitance”. Cette BD vise à favoriser les prises de conscience, encourager le dialogue, et mettre en place des actions pour aider les victimes. Parler de maltraitance et de violence permet de prévenir ces situations, les détecter et les combattre.

Cette BD, publiée par l’association Coactis Santé, a été conçue dans le cadre des travaux menés par la commission nationale pour la lutte contre la maltraitance et la promotion de la bientraitance et a reçu le soutien du Ministère des solidarités, de l’autonomie et des Personnes handicapées.

Source : https://santebd.org/telechargement/maltraitance-2-les-differentes-sortesde-maltraitance?referer=https%3A%2F%2F6e1v2.r.a.d.sendibm1.com%2F&qs=

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