Passons des intentions aux actes !
La participation, l’autodétermination, le pouvoir d’agir des personnes en situation de handicap sont des notions placées aujourd’hui au coeur de tous les projets : politiques, associatifs, d’établissements et (espérons-le) personnalisés. Pour autant, leur mise en oeuvre concrète semble encore et toujours se faire attendre… La répétition à l’envi de ces concepts ne risque-t-elle pas d’en faire des « mots-valises », vidés de leur sens (certains se prévalant de « faire de l’autodétermination depuis 30 ans »), une incantation, voire un effet de mode ? Comment changer de modèle, dans un contexte marquépar le manque d’offre de réponses, la lourdeur des démarches administratives, la restriction des marges de manoeuvres dans une logique de réduction des risques ? Comment dépasser « les limites du système » et faire aboutir les efforts de chacun pour prendre soin de l’Autre ?
Les personnes en situation de handicap sont des citoyens avec des droits et des libertés de choix. L’accès à l’éducation, à un logement, à un travail, à la formation tout au long de la vie, à une vie de famille, affective, sexuelle, les concerne comme tout un chacun. La théorie se heurte pourtant aux faits : elles ne peuvent jouir de ces droits autant qu’elles l’entendent, entravées par leur environnement. La représentation collective d’une vulnérabilité qui excéderait leurs capacités, voire leur propre auto-censure, freinent trop souvent leur émancipation.
Le plein exercice de leurs droits par les personnes en situation de handicap nécessite de repenser leur place dans les réponses à construire, du niveau politique national aux professionnels, pour qu’elles puissent aller au bout de rêves qui restent aujourd’hui indûment irréalisables : passer le permis de conduire, habiter chez soi, choisir son métier, choisir son orientation sexuelle, vivre en couple, etc
Dès lors, un pas de côté s’impose à tous ! Les professionnels gagnent à s’interroger sur leur posture d’écoute des attentes des personnes et leur droit à prendre des risques. Les personnels d’encadrement et les instances de gouvernance sont invités à associer les personnes à leurs décisions, mais aussi soutenir leur autonomie de décision, et par voie de conséquence, celle des professionnels qui les accompagnent. Les pouvoirs publics doivent interroger les contraintes juridiques, administratives et financières qui entravent l’accès aux droits des personnes.
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