Les nouveaux maçons

Être franc et avoir du cœur sont des qualités nécessaires mais plus suffisantes pour construire la société de demain. Trop cruelle est la truelle en ces temps troublés : chacun reste dans son silo, et la République dont on pensait les fondations solides montre désormais des fissures inquiétantes.

Pas étonnant dans ce contexte que la métaphore du « ciment qui n’a pas eu le temps de prendre » ait été appliquée au remplacement de Michel BARNIER, seulement 3 mois après sa nomination.

Du maître d’ouvrage que plus personne ne comprend aux « têtes de briques » qui refusent tout compromis, en passant par les permanences d’élus emmurées, le « bas de plafond » des réseaux et certains médias : la démocratie est devenue un chantier où tout le monde s’invective, bien peu écoutent et encore moins entendent.

Notre beau pays aujourd’hui nécessite plus que du colmatage, exige davantage qu’un ravalement de façade, mérite mieux que des cloisons. De belles formules me direz-vous. Un peu creuses, et qui donnent l’impression de parler à un mur. Mais ne dit-on pas de ces derniers qu’ils ont des oreilles… ?

Entre les impératifs (notamment écologiques) à moyen terme et les urgences budgétaires à court terme, dessiner de nouveaux plans ne sera pas simple, c’est le moins que l’on puisse dire.

Pour le choix des matériaux, il faudra également composer avec la diversité. À l’image de la Terrible catastrophe qui a touché Mayotte tout récemment, la tempête nous montre qu’il est urgent de repartir sur des bases « saines », solidaires et viables.

À chacun à son échelle d’œuvrer pour que la copropriété reste vivable, mais ce n’est pas à vous, avec vos convictions associatives « en béton », que je vais apprendre quoi que ce soit de ce côté.

Alors pour la dernière fois en 2024 nous vous laissons avec notre sélection du jour (1 avertissement, 2 pétitions, 3 beaux rapports), et vous souhaitons de belles fêtes de fin d’année. Rendez-vous en 2025 avec, si tout va bien, un format plus convivial. Nous vous invitons à cet effet à enregistrer cette nouvelle adresse dans vos contacts : lettreinformation@collectifhandicap54.org

Carte de France façon puzzle
Carte de France façon puzzle

Compensation, mon œil ! Une pétition pour faire tenir une promesse qui date d’il y a 20 ans, c’est dire la volonté de ne pas fermer les yeux sur une vision archaïque et contre-productive de la prise en charge des déficiences visuelles qui surviennent dans 75 % des cas après 60 ans, sans possibilité de bénéficier de la PCH donc. Lancée par l’association Valentin HAÜY, cette pétition s’accompagne d’un spot à la sauce Tim Burton qui en met littéralement plein les mirettes pour rendre visible l’absurdité de la loi…

L’association Valentin HAÜY lance une pétition contre la barrière d’âge des 60 ans qui empêchent une meilleure compensation de la situation de handicap.


Hors de contrôle ? Les outils numériques de plus en plus puissants et sophistiqués rendent possible l’automatisation de certaines tâches et facilitent le traitement de l’information. Reste à ne pas rendre leurs paramètres discriminatoires car il peut y avoir des dérives, on vous en fiche notre biais !

Les Caisses d’Allocations Familiales utiliseraient un algorithme de contrôle discriminatoire.


De beaux baux ? Bien qu’ayant conscience des problématiques liées au handicap et surtout au vieillissement de la population concernant l’accessibilité et l’adaptation de leurs logements, les bailleurs sociaux se focalisent souvent sur certains aménagements (salle de bains) et peinent encore à adopter et formaliser des stratégies -notamment proactives- pour rendre leurs parcs réellement inclusifs. La douche (à l’italienne) est tiède : une vaste étude de l’Agence Nationale de Contrôle du Logement Social définit 5 « profils » de bailleurs, dont un tiers désignés comme « non engagés » (aux corneilles donc), mais 40 % de « leaders » et « matures ». À vous de découvrir ce qui se cache derrière ces termes et bien d’autres éléments instructifs ci-dessous.

Logement : rapport du Credoc sur l’adaptation au vieillissement et au handicap dans le parc social.


Inspection générale. À la fois un des rares lieux d’accueil sans rendez-vous, vitrine, moteur et chef de file de la réponse aux demandes des personnes en situation de handicap, les MDPH sont le pendant opérationnel de la loi qui leur a donné naissance il y a bientôt 20 ans.

À l’instar des aménagements et compensations qu’elles seules sont en mesure d’attribuer, elles ont dû s’adapter à un contexte « sociologique », législatif et budgétaire qui a fortement évolué, répondre à des demandes à la fois plus nombreuses et complexes, avec parfois de fortes disparités tant dans leurs méthodes que leurs impacts. Avec pour objectif in fine d’« apporter une meilleure réponse aux usagers », l’IGAS met à disposition des citoyens qui voudront bien se donner la peine de les parcourir, les 84 et 243 pages de son rapport et annexes.

Comment les MDPH traitent les demandes des usagers ? : Rapport de l’IGAS de juin 2024.


Nouveaux plâtres pour la fracture sanitaire. Élément central du sentiment de déclassement (et à n’en pas douter une des raisons du chaos politique actuel), la difficulté voire l’impossibilité d’accéder à des soins est une réalité pour une part toujours plus importante de la population. En plus une carte interactive qui rend compte des disparités entre territoires, l’association « Que choisir » lance une pétition pour inciter les pouvoirs publics à (ré)agir, s’il le faut par des mesures « contraignantes ».

Que choisir publie les premiers résultats de l’état des lieux de la fracture sanitaire en France et invite à signer encore sa pétition.


Une « enquête flash » sur le « chômage de longue durée »… Un intitulé qui sonne bien français, mais le fait que le comité stratégique du PRITH (Plan Régional d’Insertion des Travailleurs Handicapés) Grand-Est en pose le contexte nous invite à une lecture attentive. Vous y apprendrez notamment que la Team Expert Handicap peut venir en aide aux jeunes NEET (Not in Employment, nor in Education, nor in Training) en situation de handicap. Ironie à part, le référencement des nombreux dispositifs existants qui n’empêchent pas des « angles morts », et les difficultés et freins qui peuvent se cumuler.

Chômage de longue durée et handicap : quelle situation en 2024 ?


Prenez soin de vous et à nouveau joyeuses fêtes.

Pour le Collectif Handicap 54,
François JACQUES, Edito

Vincent HAREL, Veille informationnelle


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