Le diable se cache dans les détails
La rentrée scolaire est l’occasion de rappeler que si l’éducation reste le premier poste de dépenses dans le budget de l’État, pour les départements c’est le financement des dépenses d’insertion et de l’aide sociale à l’enfance sociales (Cf article ci-après).
Par ailleurs, selon la ministre déléguée chargée de l’autonomie du handicap, un nombre record d’enfants en situation de handicap fera sa rentrée cette année : 520 600, un chiffre qui a plus que triplé en 20 ans. De quoi se réjouir !?
Si je faisais mon français (râleur), je soulignerais que le Collectif Handicaps national relativisait il y a peu encore ces progrès en matière de scolarisation -mais pas que-, arguant que l’accent avait davantage été mis sur le volet « compensation » (notamment grâce à l’augmentation du nombre d’AESH, au statut précaire), que sur celui de l’autre pendant de la loi de 2005, l’« accessibilité » (des bâtiments, des contenus etc.)…
Pour ne pas se laisser submerger par le pessimisme, il faut parfois prendre un peu de recul. Considérant tout ce qui se passe dans le monde, sommes-nous globalement si mal lotis ? Certes non, mais est-ce une raison pour renoncer à une meilleure « répartition » entre citoyens ? Après tout, il y a encore beaucoup d’inégalités… Le cas échéant, quelles contreparties doit exiger la solidarité nationale ?
Comment concilier baisse des dépenses publiques, amélioration des services publics et équilibre budgétaire ? Vaut-il mieux un premier ministre impopulaire qu’une instabilité ministérielle coûteuse, diplomatiquement et économiquement ?
Étant donné que je n’ai pas la réponse à ces questions (comme [à] tant d’autres), je m’abstiendrai d’être purement et simplement « contre », et vous ne me verrez certainement pas sur un rond-point pour « tout bloquer ». Je plein simplement tous ceux qui n’ont pas a minima le sens de la « pensée complexe » chère à Edgar MORIN, et, à l’instar de Boris CYRULNIK, salue chaleureusement les « hommes [et femmes] de bonne volonté qui acceptent l’idée qu’ils ne sont pas les seuls à détenir la vérité ».
Si ce n’est déjà fait, bonne rentrée à toutes et tous.

Grand-angle. 43,3 milliards d’euros : un budget en hausse en 2025 pour la CNSA qui gère la branche « autonomie » de la sécurité sociale depuis 4 ans, contribuant ainsi au financement des aides individuelles et des ESMS tout en veillant à une juste répartition nationale. Cette 16e édition de ses « chiffres-clés » ne vous donnera pas la formule magique mais vous offrira une vision panoramique…
Prestations (l)égales ?
Dans une « logique de paiement au juste droit [et de documentation] des économies budgétaires », l’actuel premier ministre et son prédécesseur ont commandé un rapport à l’Inspection Générale des Affaires Sociales et l’Inspection Générale des Finances sur les divergences territoriales concernant l’attribution de 5 aides légales de soutien l’autonomie (AAH, AEEH, APA, PCH et ASH –Aide Sociale à l’Hébergement). Ces prestations, principalement financées par les départements, « chefs de file » des politiques d’action sociale, l’État et la CNSA, diffèrent par ailleurs dans leur objet, leurs dynamiques d’évolution et les modalités qui régissent leur gestion. Au-delà des caractéristiques socio-démographiques et des offres de services disponibles dans les territoires, dont l’effet serait minoritaire sur les disparités territoriales, plusieurs éléments occasionneraient a contrario ces différences : individualisation/appréciation subjective de la situation des demandeurs (dans certains cas majoritairement sur dossier), harmonisation des pratiques encore trop peu encadrée ou appliquée (le cadrage national étant à actualiser et préciser), contrôle et lutte contre la fraude peu structurés, manque sinon absence de communication entre les différents services, priorité donnée aux délais de traitement… Les aides extralégales sont également dans le « collimateur » de cette étude, avec quelques recommandations pour, sinon mieux répartir les ressources limitées de l’action sociale, les orienter vers les personnes dans les situations les plus critiques, notamment dans le cadre de la généralisation des services publics départementaux de l’autonomie.
Ce rapport s’accompagne bien évidemment d’une liste de propositions par « autorité responsable », type de prestations et économies potentielles, sans toutefois s’intéresser au phénomène des non-recours…
Si la CNSA est chargée de l’harmonisation des pratiques sur l’ensemble du territoire, gageons que cette étude, fruit d’une large concertation, riche en annexes et instructive en termes de propositions, ne soit pas le prétexte à nivellement par le bas.
Crise en thème. Parce que les mesures de prévention ne suffisent pas toujours, les professionnels peuvent être confrontés à des personnes « en crise », occasionnellement avec des composantes de violences, physiques ou verbales. Une formation à destination des professionnels propose définitions et stratégies (comportementales, communicationnelles, ou encore de « retour à la normale ») pour mieux apprendre à faire face à ce type de situation. Elle sera dispensée le 3 octobre 2025 à l’IME « La bonne fontaine » de Vic-sur-Seille (Moselle), inscription avant le 15 septembre.
Des vacances qui ont un petit truc en plus… C’est à peine la rentrée, mais le Conseil National des Loisirs et du Tourisme Adaptés et ses nombreux partenaires vous proposent de découvrir cette activité à la croisée des secteurs du tourisme et du médico-social. Le secteur des Vacances Adaptées Organisées joue en effet un rôle crucial dans l’émancipation des PSH, notamment en permettant à ses bénéficiaires de bénéficier d’un éloignement du quotidien parfois pesant (pour eux comme leurs aidants), de jouir d’espaces de liberté, de découvertes, et in fine, le droit d’accéder à une offre de loisirs et de tourisme (par ailleurs inscrit dans la Convention des Nations Unies).
Marqué par l’incendie survenu à Wintzenheim en 2023, ce secteur fait face aujourd’hui à de nombreux défis (types de handicaps, accessibilité, turnover, sécurité/réglementation, coûts conséquents/restes à charge, équipements/formation etc.). En tant que tête de réseau, le CNLTA propose un document qui dresse un panorama des vacances adaptées et propose des solutions pour en assurer la pérennité, afin que chacun puisse prétendre à la détente et l’évasion.
Connais-toi toi-même… On pourrait presque prendre à contre-pied cette injonction de Socrate souvent mal interprétée (puisqu’elle aurait avant tout engagé à ne pas dépasser sa propre condition) pour illustrer le livret de l’UNAPEI qui propose une réflexion sur la « recherche participative » et ses acteurs, ici dans le champ du handicap. Quelle place donner aux « connaissances et savoirs expérientiels » des personnes plus ou moins directement concernées par les travaux ? Peut-on être à la fois sujet d’étude et chercheur associé sur ce même sujet ? La réponse est bien sûr « oui », mais il y a plusieurs façons d’aborder cette participation, ne serait-ce que pour la validité scientifique ou pour des questions éthiques, avec des conditions bien définies en amont. Financements, limites, aspects légaux sont autant d’autres aspects à prendre en compte et qui vous sont présentés dans ce document synthétique. À vos marques, prêts, cherchez !
5/5, Home Sweet Home. Accompagnements, financements, l’ANAH (Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat) actualise son mode d’emploi à destination des PSH ou en perte d’autonomie qui souhaitent réaliser des travaux pour adapter leurs logements. 5 étapes et 5 fiches pour autant de situations (statut propriétaires occupant/locataires, niveaux de revenus), travaux pris en charge par espaces et « petits conseils » pratiques pour se lancer en toute sérénité.
Pour le Collectif Handicap 54,
François JACQUES, Edito/Résumés
Vincent HAREL, Veille informationnelle
En savoir plus sur Le Collectif Handicap 54
Subscribe to get the latest posts sent to your email.

