Une rupture pour éviter la fracture, qui va payer la facture ?
France Travail, France Services et bientôt France Santé ? Associer le terme « France » à des guichets uniques d’accueil et d’accompagnements semble a priori être une bonne idée pour rapprocher (ou au moins en donner le sentiment) l’État de ses territoires, en particulier ceux qui se sentent, souvent à juste titre, « abandonnés ».
Si sur le papier les plans esquissent généralement des bâtiments « finis » de toute beauté, c’est bien la solidité des fondations qui, à terme, fait tenir les murs. Or, c’est peu dire que la cohésion sociale est mise à mal ces derniers temps, en grande partie par le sentiment de déconnexion entre l’exécutif et les réalités vécues sur le « terrain ». La verticalité a ses limites.
Bien qu’issu de la majorité, le nouveau premier ministre a affirmé vouloir engager une rupture, sans donner beaucoup de précision sur ce qu’il envisageait derrière ce terme. On le dit par ailleurs adepte du compromis. Plier, mais ne pas rompre… Lui et son gouvernement devront littéralement « faire avec » une France « peuplée » d’un peu plus de 68 millions de roseaux, certains plus fragiles que d’autres.
Une chose est sûre : les collectivités, les élus, les associations et surtout les citoyens qu’ils administrent, représentent et accompagnent attendent plus que des promesses. En premier lieu, qu’on leur donne les moyens d’assurer leurs missions. En cette journée internationale de la démocratie, gardons espoir et restons investis.

Sur le devant de la scène. Être aidant, ce n’est généralement pas un rôle de composition. Pour autant, la compagnie « scène d’en rire », avec le soutien du CCAS/France Services de Saint-Nicolas de Port, propose une pièce de théâtre suivie d’un temps d’échanges à destination des aidants, histoire de leur permettre de prendre un peu de recul et d’informer sur les aides mobilisables.
Une aide à portée de main. Dans le cadre du (4e) plan national 2025–2030 « maladies rares », l’APHP (Assistance Publique des Hôpitaux de Paris) promeut une enquête auprès des malades, aidants, associations et professionnels qui vise à affiner le développement d’une future application mobile à destination des patients. En partenariat avec France Maladies Rares et la Banque Nationale de Données Maladies Rares, cette démarche anonyme prend 10 minutes et compte sur un maximum de réponses : n’hésitez pas à relayer !
Le soutien apporté demain. Un arrêté publié le 31 juillet dernier est venu formaliser le refus de l’agrément 68 à la convention collective de la branche de l’aide, de l’accompagnement, des soins et des services à domicile. Pourtant, cet agrément signé en mars par les partenaires sociaux et qui visait à revaloriser les grilles salariales après 3 ans de stagnation, aurait permis de redonner un peu d’attractivité à ce secteur indispensable à la cohésion sociale. Le tout dans un contexte d’augmentation du nombre de personnes en situation de handicap ou de perte d’autonomie qui souhaitent légitimement pouvoir vivre chez elles dignement. Une situation qui va à l’encontre des discours officiels (notamment celui du fugace premier ministre BARNIER) et qui témoigne visiblement de désaccords entre l’État et l’Association des Départements de France, dénoncée par les acteurs du secteur, syndicats d’employeurs, l’UNIOPSS pour ne citer qu’eux.
Quand le mal s’installe. Ni « fatigue compassionnelle » ni « stress post-traumatique », le trauma vicariant constitue un risque professionnel bien particulier qui touche notamment les professionnels du secteur médico-social, ces derniers étant régulièrement confrontés à des situations et/ou récits traumatiques. Phénomène identifié et étudié de longue date outre-Atlantique, sa reconnaissance dans les politiques publiques françaises (et sa prise en compte dans les pratiques professionnelles) permettrait de mieux le prévenir et, in fine, préserver la qualité des accompagnements. Matthieu CLAUZADE, directeur adjoint dans le médico-social et militant des politiques publiques du lien et du soin, propose un document qui en synthétise parfaitement les caractéristiques (origines, effets, signes, prévention et soulagement).
« Intelligence artificielle », améliorations bien réelles ? Si le terme d’« intelligence » constitue un abus de langage même pour certains spécialistes du domaine, reste que la puissance de calcul et les possibilités offertes par les outils algorithmiques investissent chaque jour davantage de secteurs d’activité. Celui de l’Autonomie et du secteur sanitaire ne font pas exception, comme en témoigne la CNSA à travers une « feuille de route » qui présente une démarche annoncée comme « collaborative, transparente et responsable » visant à se saisir de ce levier numérique pour transformer la branche. Au « programme : simplification, harmonisation, accélération (entre autres), par l’expérimentation dans un premier temps puis l’automatisation et la généralisation une fois les améliorations potentielles constatées. Des « ambassadeurs IA » seront par ailleurs chargés de favoriser l’appropriation des outils et de relayer les bonnes pratiques. Des transformations qui devront également répondre à des enjeux étiques et environnementaux. Le train est en marche, espérons que l’humain veille à ce qu’il reste sur les rails.
Pour le Collectif Handicap 54,
François JACQUES, Edito/Résumés
Vincent HAREL, Veille informationnelle
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