Pour les enfants atteints d’une maladie ou accidentés, et immobilisés chez eux durant plus de quinze jours, l’Education nationale prévoit un service d’assistance pédagogique à domicile (Sapad). Interview de Barbara Moreau, coordinatrice au Sapad de Paris par Vies de Famille, le magazine de la Caisse d’Allocations Familiales.

Vies de famille : Qu’est-ce que le Sapad ?

Barbara Moreau : Le service d’assistance pédagogique à domicile est un dispositif mis en place par l’Education nationale. Il s’adresse aux élèves du premier et second degré – de la petite section de maternelle à la terminale –, inscrits dans des établissements publics ou privés sous contrat, et immobilisés plus de deux semaines à leur domicile pour raisons médicales. Son rôle est d’assurer la continuité de la scolarité de l’élève pendant sa période d’immobilisation.

Le Sapad, piloté par les services académiques, permet de remplacer l’école ponctuellement. L’enseignement prévu est de quatre heures par semaine pour toutes les classes à l’exception de la troisième, la première et la terminale, où l’apprentissage est fixé à six heures en raison des examens de fin d’année.

Comment fonctionne-t-il ?

Lorsqu’un enfant est immobilisé chez lui – après une maladie ou un accident – sur une durée qui excède quinze jours, son médecin traitant doit contacter le médecin conseiller technique de l’académie dont dépend l’enfant. Celui-ci étudie la demande. S’il la valide, il la transmet au Sapad qui prend le relais. Le service est ensuite chargé de trouver un enseignant – ou plusieurs pour les collégiens – pour assurer les cours. Ce sont les familles qui décident des matières qui seront étudiées.

Les interventions durent de quinze jours à plusieurs mois, voire plusieurs années pour les pathologies les plus longues. Les Sapad peuvent avoir des fonctionnements différents en fonction des académies. A Paris, c’est, en général, un enseignant de l’école ou du collège de l’enfant qui assure les cours. Si l’on n’en trouve pas dans l’établissement, nous avons un fichier d’enseignants volontaires pour assurer ces missions.

Comment se déroulent les cours ?

Une fois que l’enseignant a pris contact avec la famille, ils programment ensemble les dates et horaires de cours, en tenant compte des contraintes : rendez-vous médicaux, fatigue des enfants suivant des traitements lourds… Chaque enseignant fait son cours dans le respect du programme. A l’issue de l’intervention, l’enseignant rédige un bilan et fournit, le cas échéant, les évaluations attestant du niveau de l’enfant avant la reprise des cours. Lors de ces cours à domicile, tout l’enjeu pour l’enseignant est de savoir s’adapter à l’élève et à sa pathologie.

A Paris, nous suivons 300 enfants chaque année. Environ un tiers des demandes concerne des cas de troubles psychologiques – dépression, trouble alimentaire ou phobie scolaire. Cela suppose beaucoup de tact et de patience pour l’enseignant. Dans ces cas-là, son rôle sera de reconnecter l’enfant à sa scolarité et de lui redonner le goût d’apprendre. Parfois, cette relation particulière avec l’enseignant permet de débloquer des situations et que l’élève reprenne confiance.

Pour aller plus loin

« La scolarisation des enfants malades » sur le site Eduscol

« Service d’assistance pédagogique à domicile (Sapad) » sur le site de l’association Tous à l’école

« Le Sapad ou service d’assistance pédagogique à domicile » sur le site de l’association Enfant différent

Les articles de la CAF :

« Rentrée : quel auxiliaire de vie scolaire pour mon enfant ? »

« Comment vaincre la phobie scolaire ? »

« La dépression de l’enfant, ça existe ! »

« Les Erea : un enseignement sur-mesure »

« Sur le chemin de l’école inclusive »

« On ne transige pas avec l’assiduité scolaire »

« Troubles de l’apprentissage : des aides pour une scolarité réussie »

Source : https://www.caf.fr/allocataires/vies-de-famille/vivre-avec-un-handicap/enfant-et-handicap/enfants-malades-l-ecole-a-la-maison-c-est-possible

Laisser un commentaire