La Conférence nationale du handicap (CNH) est un rendez-vous prévu tous les trois ans par la loi du 11 février 2005. Elle se déroule sous l’autorité du président de la République, « afin de débattre des orientations et des moyens de la politique concernant les personnes handicapées ». Le décor est planté. La CNH, lieu de débat et de construction de la politique du handicap.

Cette année, avec de nombreuses associations du Collectif Handicaps, nous avons décidé de ne pas participer à ce rendez-vous, alors que nous avions été présents dans les groupes de travail qui se sont tenus en amont !

En effet, nous attendions de cette CNH qu’elle permette de répondre à la décision du Comité européen des droits sociaux du Conseil de l’Europe (CEDS). Ce comité a validé les griefs que l’Unafam a portés avec ses partenaires dans une réclamation collective. Il condamne la violation des droits des personnes en situation de handicap par l’Etat français. Nous avons demandé que cette CNH soit une occasion de débattre des engagements à prendre pour répondre à ces violations de droits : droit à l’autonomie, à l’intégration sociale et à la participation à la vie de la communauté, à l’accès à la santé, ainsi que le droit de la famille à une protection sociale, juridique et économique. Notre demande n’a pas été entendue. L’Unafam  a donc fait le choix de boycotter la CNH, au côté d’autres associations du Collectif Handicaps. 

Lors de cette CNH, 70 mesures ont été annoncées. Si nous saluons les propositions faites par le président de la République pour une meilleure accessibilité du bâti, des transports et du numérique, nous déplorons qu’elles excluent encore actuellement les problématiques quotidiennes des personnes vivant avec des troubles psychiques L’accessibilité universelle, prenant en compte les besoins des personnes ayant des altérations des fonctions mentales, cognitives, psychiques dans les politiques d’accessibilité a été oubliée. Nous dénonçons l’invisibilisation totale du handicap psychique lors de cette conférence. 

La vie digne pour toutes et tous se construit en établissant une politique globale du handicap cohérente, centrée sur les droits, répondant aux besoins effectifs de l’ensemble des personnes en situation de handicap et de leur entourage, prenant en compte la décision du Conseil de l’Europe et la Convention relative aux droits des personnes handicapées de l’Organisation des Nations Unies.

Il est plus qu’urgent d’agir. En priorité, nous demandons : 

  • L’instauration d’un observatoire territorial des besoins, prérequis nécessaire à un plan d’action pour le développement des réponses aux besoins pluriels de toutes les personnes en situation de handicap 
  • Un plan d’action, cohérent, global, financé, qui soit en capacité de répondre aux besoins divers des personnes en situation de handicap psychique, tant en termes quantitatifs que qualitatifs, sur l’ensemble du territoire national, avec le développement d’une offre qui est aujourd’hui encore très carencée.

Nous ne baisserons pas les bras. Rejoignez-nous en relayant massivement notre campagne #PasSiDouceFrance !

■ Marie-Jeanne Richard, Présidente

Source : https://www.unafam.org/actualites/une-vie-digne-pour-toutes-et-tous

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