Destiné aux associations sportives désireuses d’accueillir des sportifs en situation de handicap, le programme Club inclusif, lancé par le Comité paralympique et sportif français, entend s’appuyer sur l’élan des Jeux paralympiques et sur les collectivités, véritables clés de voûte du dispositif, pour continuer à se développer.

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© @valdemarne_94 et @departement13

Parmi les 12 millions de personnes en situation de handicap que compte la France – dont près de la moitié âgées de soixante ans et plus –, nombreuses sont celles qui souhaitent pratiquer un sport. Mais seul 1,4% des clubs sportifs est en capacité de les accueillir, en raison de contraintes d’accessibilité, d’un manque de capacité d’encadrement ou de l’éloignement. Une situation qui explique que seulement 5% des personnes handicapées sont actuellement licenciées dans un club, contre 27% de l’ensemble de la population française.

En 2022, alors que la France se préparait à accueillir les Jeux paralympiques qui se sont achevés ce 8 septembre, le Comité paralympique et sportif français (CPSF) a eu l’idée de former quelque trois mille clubs « inclusifs » à travers un programme de sensibilisation. « L’enjeu était d’impulser une offre de pratique plus dense sur des bassins de vie, explique Sylvain Sabatier, directeur des territoires au CPSF. La problématique essentielle, c’est la distance. Une personne en situation de handicap doit parcourir en moyenne cinquante kilomètres pour pratiquer en club un sport qui lui convient. Bien souvent, l’activité n’est pas choisie mais subie. S’il existe un club de tir à l’arc capable de vous accueillir, vous allez pratiquer ce sport alors que vous vouliez faire de l’escalade. »

L’idée de Club inclusif est donc de permettre le rapprochement des lieux de vie et des lieux de pratique sportive. Pour cela, le programme comprend trois jours de formation théorique, axée sur la sensibilisation et la levée des freins, suivis de six mois consacrés à la constitution et à l’accompagnement d’un projet. Une méthode qui se veut structurante pour les clubs. À l’issue de ce processus, le but est également de former un réseau de clubs inclusifs à l’échelle d’un bassin de vie sur lequel la collectivité pourra s’appuyer pour faire avancer sa politique en faveur du parasport.

« Concrétiser la volonté de développer le parasport »

Car si la finalité du dispositif est bien de permettre aux clubs d’accueillir des pratiquants handicapés, il s’appuie avant tout sur les collectivités. « Ce sont les premiers financeurs du sport en France, elles ont un lien avec les clubs et avec les populations, poursuit Sylvain Sabatier. À partir de ce postulat, nous nous sommes dit qu’elles allaient être ‘facilitantes’ pour mettre en place notre programme, d’autant plus qu’elles ont un rôle prescripteur vis à vis des clubs sportifs à travers leur politique de subventions. »

Les collectivités jouent donc un double rôle dans le dispositif. Ce sont elles qui « recrutent » les clubs, à raison d’une douzaine par session de formation. Ce sont également elles qui financent la moitié du coût de ces sessions, soit six mille euros. Une somme qui couvre l’intervention des formateurs locaux issus de la Fédération française handisport (FFH), qui s’adresse aux handicapés moteur ou sensoriels, et de la Fédération française de sport adapté (FFSA), qui s’adresse aux handicapés mentaux ou psychiques. 

Pour Sylvain Sabatier, si ce programme a été bien accueilli par les collectivités, c’est en raison de son caractère « clés en main » : « Nous proposons une solution opérationnelle qui permet de concrétiser la volonté de développer le parasport. Parfois cela permet de former un premier groupe de clubs qui va ensuite travailler sur le long terme. Parfois il existe déjà des acteurs engagés sur le territoire et notre programme permet de travailler en complémentarité avec cet existant pour embarquer de nouveaux venus. En tout état de cause, nous intervenons en appui des politiques sportives des collectivités, de manière cohérente avec ce qui existe déjà sur le territoire. »

« On retrouve tous les échelons territoriaux »

Cette mise en cohérence à l’échelle d’un territoire a d’abord conduit le CPSF à imaginer que le dispositif Club inclusif serait particulièrement adapté à l’échelon départemental, notamment parce que les conseils départementaux exercent une double compétence en matière d’autonomie et de sport. Bien entendu, de nombreux départements de tout type ont été séduits. Ils sont déjà plus de quarante à s’être engagés, à l’image des Bouches-du-Rhône(Lien sortant, nouvelle fenêtre), de l’Aveyron(Lien sortant, nouvelle fenêtre), du Val-de-Marne(Lien sortant, nouvelle fenêtre), de la Haute-Garonne(Lien sortant, nouvelle fenêtre), etc.  Mais ils sont loin d’être les seuls. « On retrouve tous les échelons territoriaux, se réjouit Sylvain Sabatier. Des agglomérations comme des métropoles se sont engagées, mais aussi de nombreuses communes de vingt mille habitants que l’on n’attendait pas forcément. »

Le modèle de prise en charge n’est toutefois pas figé. Dans certains territoires, particulièrement en zones rurales, un cofinancement est parfois mis en place. Le département prend alors en charge la moitié du coût tandis qu’une petite collectivité désireuse de former des clubs inclusifs se charge de l’autre moitié. Selon Sylvain Sabatier, « cela démontre que lorsqu’il y a une ambition politique, toute collectivité est capable de s’engager dans un programme qui répond à ses besoins ».

En 2022, l’ambition du CPSF était de former 3.000 clubs inclusifs d’ici à la rentrée de septembre 2025. 1.500 clubs ont aujourd’hui terminé le programme, s’y sont engagés ou sont sur le point de débuter en ce début de saison. Le tout grâce à la participation financière de plus de 120 collectivités. La moitié du chemin reste donc à parcourir et le CPSF compte sur l’élan des Jeux paralympiques pour y parvenir. « Ces Jeux ont été un véritable succès tant sur le plan sportif qu’en termes de popularité, reconnaît Sylvain Sabatier. On est certain que tout cela va s’accélérer. Des jeunes en situation de handicap ont vu des images de para-athlètes et vont à leur tour avoir envie de pratiquer une activité sportive en club. Cela va mener de nombreuses collectivités à vouloir répondre à ce besoin et à s’intéresser à notre programme. » Plusieurs collectivités sont d’ailleurs engagées pour les sessions qui vont débuter en 2025. Mais si le CPSF est confiant, il n’oublie pas que les 3.000 clubs inclusifs qu’il vise ne sont qu’une goutte d’eau parmi les quelque 170.000 clubs fédérés que compte la France…

Source : https://www.banquedesterritoires.fr/pour-concretiser-lelan-des-jeux-paralympiques-club-inclusif-compte-sur-les-collectivites?pk_campaign=newsletter_hebdo&pk_kwd=2024-09-13&pk_source=Actualit%C3%A9s_Localtis&pk_medium=newsletter_hebdo


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