Éviter le massacre

L’examen du budget depuis lundi est une étape aussi déterminante qu’inquiétante pour les Français. Chacun a son idée sur comment « bien » prélever et dépenser, le problème étant que le voisin (de la rue, de l’assemblée ou du continent) ne suggérera pas la même « recette » avec des ingrédients pourtant identiques. Pis, l’indispensable équilibre et la recherche de compromis semblent déjà noyés sous la surenchère d’amendements, comme autant de signes avant-coureurs du recours à un article qu’on ne présente plus : « 49.3 ».

Si ce dernier peut constituer une sortie bien pratique du labyrinthe (le gouvernement pourra dire qu’il n’avait pas le choix et les oppositions qu’elles sont « muselées »), il semble toujours plus raisonnable -le mot est faible- que la suggestion d’Éric CIOTTI qui lorgne sur la tronçonneuse à service public Argentine. Il fera peut-être des émules auprès de ceux qui entendront la proposition de Jean-Christophe Amarantinis quant à la suppression d’un nouveau jour férié au profit de la solidarité.

En attendant, l’iceberg est devant nous (plus de 16% de personnes âgées d’au moins 75 ans d’ici 2050) et on sait qu’il n’y a pas assez de canaux de sauvetage pour tout le monde. Raison de plus pour agir rapidement et si possible sereinement afin de l’éviter.

Vous retrouverez l’édition 290 dans 2 semaines, le temps pour tous ceux qui prennent des vacances de se ressourcer tout en parcourant notre sélection ci-dessous. Prenez soin de vous.

Labyrinthe et tronçonneuse. Image générée (Dall-e)

Objectif grand angle. Les amateurs de chiffres seront ravis par cet important travail mené par la DREES (Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques). Important dans tous les sens du terme, car derrière les chiffres se trouvent des personnes et que cette étude, au-delà des statistiques et données « nominales » référencées, constitue un réel baromètre des politiques publiques et des attentes de la population en matière de soutien aux personnes en situation de handicap / de perte d’autonomie.

Panorama sur l’aide sociale aux personnes âgées ou handicapées ense 2022


Extension de la déconjugalisation ? L’iniquité de traitement était un argument avancé par Sophie CLUZEL dans son opposition au changement de règle (arrêt de la prise en compte des revenus des conjoint.e.s) pour le calcul des droits à l’AAH. Le même argument est aujourd’hui avancé pour réclamer son ouverture à d’autres bénéficiaires.

Les associations réclament la Déconjugalisation de l’allocation supplémentaire d’invalidité (Asi) et de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa)


L’envie (et le droit) d’aimer. Alerte scoop : les personnes en situation de handicap sont des êtres de chair, ont des fantasmes, éprouvent des désirs, et parfois les réalisent ! Ou seraient en mesure de le faire si elles n’étaient pas si entravées. Entre tabous et préjugés, extrapolations et fabulations, la vie affective et surtout sexuelle des PSH est encore trop « fantasmée » et loin d’être considérée comme un droit, pourtant reconnu comme tel par la France, en accord avec les textes internationaux qu’elle a ratifié. À destination des institutions, professionnels, familles (et personnes concernées), ce guide, en partie initié pour lutter contre les discriminations et risques de maltraitance, fait le tour de ce que dit la loi.

Handicap, vie affective et sexuelle : que dit la loi française ?, Par le programme « Handicap et alors ? » du Planning familial


« Ramener de la rationalité dans le débat ». C’est l’objectif de la HAS, dont le collège scientifique vient de publier une notice sur les bonnes pratiques concernant le diagnostic et l’accompagnement des personnes (jeunes en particulier) porteurs de TDAH. En opposition aux pseudos vérités d’inspiration psychanalytique qui ont malheureusement toujours le vent en poupe et qui desservent les principaux intéressés ainsi que leur entourage…

Le Haute Autorité de Santé désavoue les théories psychanalytiques dans la conception et le traitement des Troubles Neurodéveloppementaux


Quand le partage déprime le pouvoir d’achat, et celui des bénéficiaires de l’AAH en particulier.

La Prime Partage de la Valeur (PPV) et ses effets négatifs sur le montant de l’AAH. Le CNCPH se fâche !


Risques et périls. On a coutume de dire qu’en France, on agit « a posteriori » des catastrophes. La canicule de 2003 et ses conséquences -le décès de nombreuses personnes âgées notamment- avaient montré de triste manière les manquements et le niveau d’impréparation des établissements d’accueil, ce qui avait ému le grand public et conduit à « la » journée de solidarité ainsi qu’à la création de la CNSA. Aujourd’hui, malgré les nombreuses alertes, signalements et « appels aux secours » relatifs à la pénurie de professionnels, les associations craignent pour la survie de nombreuses personnes en situation de handicap, les plus dépendantes en tête, puisque plus de la moitié des plans de compensation ne peuvent être mis en œuvre.

Faut-il une vague de « morts à domicile » pour que l’État et les Conseils départementaux réagissent ?

En vous souhaitant une bonne semaine.

Pour le Collectif Handicap 54,
François JACQUES, Edito

Vincent HAREL, Veille informationnelle


En savoir plus sur Le Collectif Handicap 54

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Laisser un commentaire