15/11/2018 Jean-Noël Escudié / P2C
À l’occasion d’un déplacement à Granville, le 13 novembre, Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, a signé avec le département de la Manche une convention « Territoires 100% inclusifs ». Il s’agit de la seconde convention de ce type après celle conclue avec le Territoire de Belfort en juillet dernier. Cette visite a été aussi l’occasion de passer en revue différents aspects d’un territoire inclusif : la scolarité, l’emploi et le logement.
« Un renversement de la façon de voir »
Obtenu en juillet 2018, ce label couronne une démarche du département entamée en 2011. Cet engagement de longue date a incité le département à répondre à l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé par l’État, en vue d’être reconnu territoire démonstrateur aux côtés de ses partenaires, l’agence régionale de santé (ARS) et la préfecture.
Pour Marc Lefèvre, le président du conseil départemental, interrogé par France Bleu, « c’est l’offre médicale, l’offre sociale qui doit venir accompagner la personne là où elle est. à l’école, au travail, dans le logement. On inverse les choses. Avant, vous aviez un handicap, une difficulté, on vous mettait dans un établissement spécialisé pour ça. Aujourd’hui vous vivez avec les autres dans la cité. On vient vous offrir des services à votre domicile, à l’école, pour vous accompagner si vous en avez besoin. C’est un renversement de la façon de voir ».
La visite de Sophie Cluzel a d’ailleurs été l’occasion de tenir le premier comité de pilotage « Manche inclusive », co-présidé par le préfet et le président du conseil départemental, avec pour vice-présidents l’ARS Normandie et la direction des services départementaux de l’Education nationale de la Manche.
Une vocation à s’étendre à tous les territoires
La démarche « Territoires 100% inclusifs » entend « améliorer la participation et la coordination de tous les acteurs engagés dans le parcours de vie d’une personne handicapée – école, entreprise, loisirs… – pour lutter contre les ruptures de parcours ». Elle s’adresse donc à l’ensemble des acteurs concernés : État et collectivités, associations, personnes handicapées, professionnels de santé, acteurs économiques et tout autre acteur pertinent dans le parcours de vie des personnes. Pour Sophie Cluzel, il s’agit en effet de « faire converger les acteurs pour assurer aux personnes handicapées des parcours fluides et adaptés »
Les cinq axes de la démarche ont été définis lors du comité interministériel du handicap du 20 septembre 2017 (voir notre article ci-dessous du même jour). Il s’agit en l’occurrence, pour la personne handicapée, d’accéder à ses droits plus facilement, d’être accueillie et soutenue dans son parcours, de la crèche à l’université, d’accéder à l’emploi et de travailler comme tout un chacun, de vivre chez soi et de se maintenir en bonne santé et, enfin, d’être acteur dans la cité.
Aujourd’hui en phase expérimentale, la démarche a vocation à s’étendre à l’ensemble du territoire, sans toutefois qu’une date soit fixée.
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