Fauteuil roulant, canne blanche… ces aides à la mobilité signalent clairement un handicap. Mais de nombreuses personnes souffrent d’un handicap « invisible », sans signe apparent. Faut-il le divulguer ? Réel dilemme, surtout dans le cadre professionnel.

Plusieurs fois par mois, Sylvie, secrétaire commerciale, doit être hospitalisée après une rechute d’un cancer du sein. Reconnue travailleuse handicapée (Rqth), la quadragénaire pourrait avoir droit à des jours de carence « gelée ». A la place, Sylvie pose des jours de repos non rémunérés. « J’ai choisi de ne pas parler de mon handicap à mon employeur – ce que je suis libre de faire –, mais au fil de mes absences, la distance qui s’installe avec mes collègues me gêne… »

« Même invisible, le handicap ne passe pas inaperçu tant les conséquences peuvent être apparentes : absence, fatigabilité, manque de concentration, douleurs, relations sociales…, rappelle Véronique Bustreel, directrice de l’innovation, de l’évaluation et de la stratégie de l’Agefiph*. Quelque 80 % des salariés handicapés en entreprise sont porteurs de handicap invisible. Il peut s’agir de maladies – cancer, asthme sévère ou diabète –, de pathologies invalidantes ou d’affections sensorielles comme la surdité, des troubles musculo-squelettiques, etc. »

Révéler son handicap comporte le risque d’exposer sa vulnérabilité. C’est un fait. Employeurs et collègues pourraient douter des capacités du salarié. Mais taire ses difficultés ouvre la voie à des supputations – paresse, désintérêt –, de l’agacement ou même de la méfiance.

Mettre en place des conditions de travail optimales

Informer son employeur de son handicap déclenche des droits pour le salarié ayant une Rqth. Par exemple, durant la période de confinement, celui-ci était éligible à l’arrêt maladie et évitait la mise en activité partielle, statut moins avantageux. 

Par ailleurs, l’employeur informé a les moyens d’agir. Il remplit son obligation légale d’emploi de personnes handicapées et peut mobiliser des aides pour mettre en place des conditions de travail optimales : rythme séquentiel, bureau adapté, grand écran…

« En révélant son handicap et ses conséquences à son employeur et ses collègues, il est tout aussi essentiel de rassurer sur ses capacités à faire. Ces éléments de compréhension recréeront du lien dans l’équipe et de la motivation professionnelle », encourage Véronique Bustreel.

* Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées

Pour aller plus loin

Source : https://www.caf.fr/allocataires/vies-de-famille/vivre-avec-un-handicap/emploi-et-handicap/handicap-invisible-faut-il-en-parler-a-son-employeur


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