Pour les enfants Dys (dyslexie, dysorthographie, dysphasie, dyspraxis, dyscalculie, TDAH, etc.), la rentrée scolaire peut être source de stress et de difficultés supplémentaires. Voici des stratégies concrètes pour faciliter cette transition et éviter une rentrée difficile, en impliquant les enfants, les parents, l’école et les professionnels.

1. Préparer l’enfant en amont
L’anticipation et la préparation psychologique sont essentielles pour réduire l’anxiété.
Préparation de l’enfant : Action – Pourquoi ? – Comment faire ?
Parler de la rentrée positivement
Désamorcer les craintes et créer un climat de confiance.
Utiliser des phrases comme : « On va tout faire pour que cette année se passe bien ». Éviter les pressions (« Il faut absolument réussir »).
Visiter l’école ou le collège
Familiariser l’enfant avec les lieux pour réduire le stress.
Organiser une visite avant la rentrée (rencontrer les enseignants, repérer les salles, la cour, les toilettes).
Reprendre un rythme scolaire progressif
Éviter la fatigue et faciliter la concentration.
Avancer l’heure du coucher et du réveil une semaine avant la rentrée. Réintroduire des temps de travail court (ex : 20 min de lecture).
Préparer le matériel ensemble
Impliquer l’enfant pour qu’il se sente acteur de sa rentrée.
Faire une liste visuelle (avec des pictogrammes si besoin) et cocher au fur et à mesure. Choisir des fournitures adaptées (ex : stylos ergonomiques, cahiers à grands carreaux).
2. Adapter les outils et méthodes de travail
Les enfants Dys ont besoin d’outils spécifiques pour compenser leurs difficultés.
Outils adaptés : Besoin – Outils ou méthodes – Exemples
Lecture/Écriture
Outils numériques, polices adaptées, temps supplémentaire.
Ordinateur avec logiciels (Antidote, Médialexie), police OpenDyslexic, livres audio.
Organisation
Emploi du temps visuel, checklists, agenda simplifié.
Tableau veleda avec pictogrammes, applis comme Time Timer ou Pictello.
Concentration
Environnement calme, pauses fréquentes.
Casque anti-bruit, fidget toys (pour les enfants TDAH), temps de travail fractionné (ex : 15 min de travail / 5 min de pause).
Mémoire
Supports visuels, schémas, répétition espacée.
Cartes mentales (mind mapping), flashcards, enregistrements audio des cours.
3. Collaborer avec l’école
Un dialogue régulier avec l’équipe éducative est crucial.
Collaboration avec l’école : Action – Pourquoi ? – Comment faire ?
Transmettre un dossier complet
Informer les enseignants sur les besoins spécifiques de l’enfant.
Fournir un bilan orthophonique ou psychomoteur, un PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé) ou un PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation).
Rencontrer les enseignants
Établir une relation de confiance et adapter les attentes.
Prendre rendez-vous dès la pré-rentrée pour expliquer les difficultés et les stratégies qui marchent.
Demander des aménagements
Permettre à l’enfant de suivre les cours dans de bonnes conditions.
Exemples : temps supplémentaire pour les évaluations, photocopies des cours, place en première rangée.
Sensibiliser la classe
Éviter les moqueries et favoriser l’inclusion.
Avec l’accord de l’enfant, organiser une intervention simple (ex : vidéo ou discussion sur les troubles Dys).
4. Soutenir l’enfant au quotidien
Un accompagnement bienveillant et structuré à la maison fait la différence.
Soutien quotidien : Besoin – Conseils pratiques – Exemples
Gestion du stress
Ritualiser des moments de détente.
Respiration guidée (ex : méthode 5-5-5), temps calme après l’école (dessin, musique).
Devoirs
Limiter la surcharge et valoriser les efforts.
Fixer un créneau court et régulier (ex : 30 min max), alterner les matières, féliciter les progrès.
Communication
Encourager l’enfant à exprimer ses ressentis.
Utiliser des outils comme le « thermomètre des émotions » ou un carnet de bord.
Activités extrascolaires
Équilibrer les efforts scolaires et les loisirs.
Privilégier une activité artistique ou sportive (ex : théâtre, judo) pour renforcer la confiance en soi.
5. Impliquer les professionnels (orthophonistes, ergothérapeutes, etc.)
Leur expertise est précieuse pour adapter les stratégies.
Rôle des professionnels : Professionnel – Rôle – Quand le solliciter ?
Orthophoniste
Travail sur le langage, la lecture, l’écriture.
Dès la rentrée pour un suivi régulier ou des conseils ciblés.
Ergothérapeute
Adaptation des gestes du quotidien, écriture, organisation.
Si l’enfant a des difficultés praxiques ou de motricité fine.
Psychomotricien
Gestion du stress, de la concentration, des troubles moteurs.
En cas de troubles de l’attention ou d’agitation.
Psychologue
Soutien émotionnel, gestion de l’anxiété.
Si l’enfant montre des signes de découragement ou d’angoisse.
6. Ressources utiles
- Sites web :
- Fédération Française des Dys : Fiches pratiques, webinaires.
- Cartable Fantastique : Outils pédagogiques adaptés.
- Livres :
- « 100 idées pour aider les élèves dyslexiques » (Gavin Reid).
- « Mon cerveau a ENCORE besoin de lunettes » (Annick Vincent, pour les enfants TDAH).
- Associations :
- Contactez les associations locales (ex : Dyslexie France, APEDA) pour des groupes de parole ou des ateliers.
- APEDYS Lorraine
- Association des Parents d’Enfants DYSlexiques : apedys.lorraine54@gmail.com
7. Signes d’alerte à surveiller
Si malgré ces aménagements, l’enfant montre des signes de souffrance, il faut agir :
- Refus catégorique d’aller à l’école.
- Somatisations (maux de ventre, maux de tête).
- Baisse brutale des résultats ou repli sur soi. → Consulter un professionnel (médecin, psychologue) pour évaluer un éventuel décrochage ou trouble associé (ex : anxiété).
En résumé
- Anticiper : Préparer l’enfant et l’école en amont.
- Adapter : Utiliser des outils et méthodes spécifiques aux troubles Dys.
- Collaborer : Travailler main dans la main avec les enseignants et les professionnels.
- Soutenir : Offrir un cadre bienveillant et valorisant à la maison.
La rentrée peut être une étape positive si elle est préparée, accompagnée et adaptée. Chaque enfant Dys a son propre profil : l’important est de trouver ce qui lui convient le mieux et de célébrer ses progrès, même petits.
En cas de diagnostic, des aménagements existent pour les élèves ayant un trouble des apprentissages avéré et un besoin d’accompagnement particulier :
- le PAP : plan d’accompagnement personnalisé
- le LPI : livret parcours inclusif
- les PAS : pôles d’appuis à la scolarité

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