Renoncer à la solidarité serait une incohérence…

Si le « casse du siècle » du Louvre survenu dimanche matin nous émeut tant, c’est parce que notre patrimoine porte en lui les traces de notre histoire collective. L’événement est -évidemment, malheureusement- politiquement récupéré, mais on ne peut s’empêcher de regretter qu’il faille en arriver là pour prendre des mesures en conséquence (du moins espérons) de fragilités pourtant connues.

L’examen du budget et les délicats arbitrages qui ont lieu ces jours-ci seront cruciaux pour éviter que d’autres fragilités se transforment en casse sociale cette fois. Comme le rappelle le Collectif Handicaps, la solidarité n’est pas un luxe mais un socle qui garanti à chacun sa place malgré les différences, les aléas. Elle mérite toute les attentions et les moyens nécessaires pour assurer son rôle de cohésion. Ce modèle, dont nous avons hérité, ne doit « pas être démantelé, mais amélioré ».

Je ne crois pas que vous ayez besoin d’arguments supplémentaires dans cette introduction. Le cas échéant, vous les trouverez dans les nombreux articles de cette édition… Avant la prochaine, consécutive à une petite pause.

J’aimerais malgré tout ajouter une pensée particulière pour le sénateur Gilbert BOUCHET, décédé ce 20 octobre. Malgré la maladie de Charcot dont il était atteint, il avait poursuivi son mandat, promu la recherche et défendu en personne la réforme de la prise en charge des patients touchés par cette même maladie. Le texte, adopté à l’unanimité par le parlement en février dernier, élargit l’accès aux aides financières pour les malades de sclérose latérale amyotrophique et améliore leur prise en charge. Puisse son courage inspirer l’ensemble de la classe politique.

Une pyramide qui part en ruine. De nombreuses personnes sont sur le chantier pour la réparer. À la base, sur tout un côté de la pyramide, le mot « solidarité » est inscrit.
« Solidarité en chantier » – image générée – chatGpt

L’horloge de l’Apocalypse… Elle vient encore de remonter d’un cran pour les associations, avec les coupes budgétaires annoncées dans le Projet de Loi de Finances 2026. 90 000 emplois menacés, réduction des activités envers la jeunesse, l’insertion, le sport, l’économie sociale et solidaire, l’expression locale… Pour résumer, l’ensemble des secteurs qui donnent corps au vivre ensemble. Le Mouvement Associatif appelle à un sursaut politique immédiat avec trois mots d’ordre : urgence, solidarité, mobilisation.

Individualisme, injustice, exclusion. Vous imaginez un modèle de société basé sur ses principes ? Non bien sûr, parce que c’est le contre-pied de ce qui fait le nôtre et qui malgré ses défauts est une « garantie donnée à chacun, qu’en toutes circonstances, il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes ». Ce modèle attaqué et en danger n’est pas obsolète, trop généreux, dépensier, déséquilibré… Il ne doit pas être démantelé mais amélioré, pour garantir à chacun sa place dans la société, selon ses besoins ! Le Collectif Handicaps déconstruit les idées reçues et soutient une politique qui bénéficie à tous, car « réparer les inégalités […], c’est élever le niveau d’exigence pour l’ensemble de la population ».

Savoir prévenir, savoir agir. À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’Accident Vasculaire Cérébral Le 29 Octobre, AVC Lorraine tiendra un stand au centre commercial Carrefour pour répondre aux questions et sensibiliser sur cette pathologie encore (trop) méconnue et dont la prise en charge souffre d’un manque de moyens.

École occlusive ? La médiatisation permet parfois de débloquer certaines situations, mais combien de décisions non appliquées pour les personnes qui ne maîtrisent pas les outils de communication ou sont isolées d’une manière ou d’une autre..? Nous nous faisons le relais d’une pétition pour sensibiliser les pouvoirs publics, appeler à des changements concrets et demander (les moyens de) l’effectivité des droits, pour rendre l’école réellement inclusive.

NumérX. Les technologies du numérique (Internet, réseaux sociaux, applications…) offrent un vaste « champ des possibles » et un accès la plupart du temps libre à des ressources de toute nature… Comme pour tous les outils, les usages positifs méritent d’être accompagnés en parallèle d’une prévention sur les aspects négatifs dont on ne soupçonne pas toujours l’ampleur, surtout pour les plus vulnérables. Ce fil conducteur sera croisé avec celui de la sexualité des PSH, en particulier porteuses de TSA ou atteintes de déficience intellectuelle.

Il fallait oser. Sexualité, handicap, argent… Trois tabous bien français réunis en un seul mais qui se fissure peu à peu : la question de l’accompagnement sexuel des personnes en situation de handicap reste un sujet clivant, il est cependant toujours instructif de séparer ce qui relève de la morale du juridique et donc des libertés individuelles. Ce que fait brillamment Bruno PY, professeur de droit – spécialiste de droit médical et pénal – dans le cadre d’un festival résolument déterminé à « changer les codes », déconstruire les stéréotypes et favoriser l’estime de soi. Retour sur cet événement dédié à la vie intime, affective et sexuelle, la lutte contre les violences et le soutien à la parentalité des PSH porté par IntimAgir Grand Est.

Le bonheur est dans le prêt ? Le matériel adapté pour la pratique handisport est généralement spécifique, donc rare et coûteux. Le manque de moyens peut dès lors être un frein au développement d’activités para sportives. Dans le but de recenser les moyens disponibles, les besoins et les éventuelles possibilités de mutualisations, le Comité Paralympique et Sportif Grand Est lance une enquête au niveau régional.

Anticiper la retraite. La suspension de la réforme des retraites fait grand bruit et laisse planer le doute sur les futures conditions de départ. S’il est déjà difficile d’y voir clair pour la population générale, dans certains cas particuliers cela peut relever d’un véritable casse-tête, pour les travailleurs en situation de handicap souhaitant prendre une retraite anticipée par exemple. Taux d’incapacité, perception de l’AAH, RQTH, rétroactivité ou non, rôle de la commission médicale, des cartes mobilité inclusion, durées cotisées versus validées… Quelques éléments de repères pour tenter d’y voir plus clair…

« Bulles d’écoute et de ressources ». « RePair Aidants » est un ensemble d’actions gratuites menées par APF France Handicap. Formations, ateliers, webinaires à destination des aidants, pour leur permettre d’y voir plus clair sur certains sujets complexes et d’aborder leur relation d’aide avec (plus de) sérénité. Parmi les prochaines sessions, deux seront notamment consacrées à la vie intime et affective des couples.

Effet domino. Scolarité, bien-être/confiance en soi/santé mentale, insertion professionnelle, vie sociale et personnelle : sans surprise, un diagnostic tardif et/ou une mauvaise prise en charge des « troubles Dys » ont des impacts négatifs bien réels sur le quotidien des personnes atteintes. Cette étude de la FFDys, en partenariat avec « Poppins » (application médicale pour les enfants Dys), menée sur plus de 1000 personnes concernées, montre que des progrès ont été réalisés en une génération mais pointe également les efforts qu’il reste à faire.

La solidarité vue du ciel. Pour finir sur une note plus légère, nous vous proposons de booster les votes en faveur de « Handi Blue », de l’aider à lâcher du lest pour toucher un prix attribué par la région Grand Est. La somme permettra à l’association de développer ses activités : mettre des étoiles dans les yeux des enfants malades, réaliser des vols en montgolfière panoramique adaptée entre autres ateliers pédagogiques. On n’en a jamais trophée, alors à vous de cliquer, de partager, jusqu’au 12 novembre !

Votez pour Handiblue aux Trophées Grand Est Associations 2025.

Pour le Collectif Handicap 54,

François JACQUES, Edito/Résumés

Vincent HAREL, Veille informationnelle


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Cette publication a un commentaire

  1. amerassos

    bel article qui résume bien l\’ambiance actuelle nous rencontrons les mêmes soucis à France Assos on se demande oussconva ? j\’ai de plus en plus de craintes pour mes enfants et petits enfants quelque part j\’ai hâte de faire une révolution ha ça ira kamarades , ha ça ira, ha ça ira, j\’ai envie de couper certains kikis de certains cocos monde cruel,  je te crotte . . Alain MERGER.  . amer.corpus@gmail.com.fr.. mobile : 06 61 72 28 18