Le syndrome de Down provoque une fragilité du système immunitaire et une plus grande sensibilité aux infections. 

Elles risquent de développer des formes très graves de Covid-19. Les personnes atteintes de trisomie 21 (ou syndrome de Down), pourront se faire vacciner dès lundi 18 janvier, a annoncé Jean Castex, jeudi 14 janvier. Une victoire pour Renaud Touraine, généticien au CHU de Saint-Etienne (Loire) et vice-président de la fédération française Trisomie 21, qui a poussé les autorités sanitaires à accélérer le calendrier et à ouvrir la vaccination aux personnes porteuses de cette anomalie génétique, à commencer par celles âgées « de plus de 40 ans ou celles plus jeunes qui ont une comorbidité supplémentaire » comme l’obésité ou le diabète.

La trisomie 21 n’est pas une maladie, mais les porteurs de cette anomalie génétique présentent un risque accru de développer des formes graves, voire mortelles, du Covid-19, selon les résultats d’une étude britannique publiée en octobre 2020 (en anglais). Dans leurs conclusions, les auteurs estiment que les personnes trisomiques ont quatre fois plus de risque que la population générale d’être hospitalisées pour une infection au Covid-19 et dix fois plus de risque d’en mourir.

Une fragilité du système immunitaire

Comment l’expliquer ? « Il y a des particularités immunologiques dans la trisomie 21 », avance Renaud Touraine. Les personnes atteintes de ce syndrome sont « plus sensibles aux infections que le reste de la population ». Par exemple, « statistiquement, plus de personnes trisomiques sont touchées par la grippe et en meurent », explique Renaud Touraine.

Cette fragilité du système immunitaire tend également à s’aggraver plus rapidement que dans le reste de la population. « On sait qu’il y a un vieillissement prématuré des personnes atteintes de trisomie 21 », précise le médecin. Ce vieillissement touche « les tissus » et peut, à ce titre, « avoir des conséquences cardiaques ». Les personnes trisomiques présentent aussi plus de risques de développer précocement un syndrome d’inflammation chronique biologique, précise le généticien.

Les porteurs de la trisomie 21 sont donc plus fragiles plus tôt que le reste de la population. « Ce n’est pas à partir de 75 ans, mais à partir de 40 ans, que les personnes trisomiques ont des risques de développer des formes graves », ajoute Renaud Touraine. En outre, « passé l’âge de 45-50 ans, beaucoup de personnes trisomiques développent une démence de type Alzheimer ». « On a été surpris de voir, dans le cas du Covid-19, que l’âge jouait un si grand effet », confie Renaud Touraine.

Davantage de comorbidités

Les personnes trisomiques sont également davantage exposées au développement de maladies considérées à risque face au Covid-19. « Il y a plus de problèmes cardiaques, plus d’obésité, plus de diabètes », énumère le généticien. Comme dans la population générale, les personnes les plus âgées et les hommes présentent une fragilité accrue.

En revanche, pour les personnes trisomiques de moins de 40 ans et ne présentant aucune comorbidité, « le risque semble comparable à celui du reste de la population », estime le médecin. Il n’y a en effet, selon les derniers chiffres de l’étude (PDF) réalisée par la Trisomy 21 Research Society (T21RS) « pas ou très peu, de formes sévères chez les plus jeunes (< 20 ans) ». « Il y a un éventuel sur-risque sur lequel on s’interroge, mais cela ne doit pas empêcher les personnes jeunes et en bonne santé de continuer de travailler ou d’aller à l’école », poursuit le spécialiste. Pour lui, le risque de désocialisation est plus important et plus grave pour cette population.

Source : https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/covid-19-pourquoi-les-personnes-atteintes-de-trisomie-21-seront-vaccinees-a-partir-de-lundi_4257565.html


En savoir plus sur Le Collectif Handicap 54

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Laisser un commentaire