D’après les cartographies réalisées par l’observatoire Handéo, il vaut mieux vivre en situation de handicap dans le Lot ou la Meurthe-et-Moselle que dans les Landes ou la Haute-Saône. Sans prétendre à l’exhaustivité, les cartes montrent les signes d’inclusion des départements et mettent en lumière les inégalités territoriales si souvent dénoncées.
L’observatoire des aides humaines, Handéo, a publié, le 15 janvier, son premier baromètre thématique de l’année consacré à l’inclusion des personnes handicapées sous l’angle quantitatif et économique ainsi que sous l’angle de l’inclusion scolaire. Les cartographies présentées donnent une photographie pour l’année 2015 de l’effort des départements en matière d’accompagnement du handicap. Elles décrivent des « signes d’inclusion » à partir de trois indicateurs économiques issus des données brutes 2015 de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).
Un investissement très variable selon les départements
En 2015, la part des dépenses d’aide sociale consacrée aux actions en faveur des personnes handicapées varie de 4% à 31% selon les départements. Ce taux est faible en outre-mer (moins de 10%) et plus particulièrement élevé en Haute-Savoie (31%). La médiane des valeurs se situe à 20% et, pour la moitié des départements, ce taux est compris entre 17 et 22%.
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Part des dépenses du département consacrées aux actions en faveur du handicap par rapport aux dépenses du département consacrées aux aides sociales
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> La moitié des départements consacrent moins de 20% de leurs dépenses d’aide sociale aux actions en faveur des personnes handicapées : ce sont les départements de couleurs pâles et très pâles. Handéo qualifie leur investissement de limité. L’autre moitié, les départements de couleur plus foncée, y consacrent 20% et plus.
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Degré d’investissement financier du département dans sa politique d’inclusion sociale dans le champ du handicap en 2015
À domicile aussi
L’indicateur concernant la vie à domicile des personnes en situation de handicap est estimée à partir de la part consacrée à la prestation de compensation du handicap (PCH) et à l’allocation compensatrice pour tierce personne (ACTP) dans le budget des départements. La part de ces allocations dans les dépenses d’aide sociale varie de 13 à 74%. Pour la moitié des départements, le taux se situe entre 23 et 30%. Le Loiret, le Jura, la Mayenne et l’Eure-et-Loir se distinguent par des taux particulièrement bas (entre 13 et 15%) tandis que les deux départements de Corse, la Guadeloupe et la Martinique ont des taux particulièrement élevés (61 à 74%).
Part des dépenses du département liées à la PCH/ACTP par rapport aux dépenses consacrées aux aides sociales.
Handéo note que les départements qui consacrent moins de 23% de leurs dépenses en aide sociale à la PCH et l’ACTP sont, à l’exception de la Charente-Maritime, ceux qui ne tarifient aucun de leur service à plus de 25 euros (€) en 2015. Inversement, parmi les départements qui consacrent au moins 30% de leurs dépenses en aide sociale à la PCH et l’ACTP, 5 tarifient au moins un de leur service à une PCH aide humaine supérieure à 25 €. Les départements régions et collectivités d’outre-mer, bien qu’ayant un investissement limité en faveur des personnes handicapées, ont la particularité d’orienter une partie importante de leurs dépenses en aide sociale vers l’ACTP/PCH.
Moins de 25% des enfants en inclusion scolaire
L’indicateur relatif à l’inclusion scolaire est calculé sur la proportion d’élèves en situation de handicap scolarisés en premier et deuxième cycle en milieu ordinaire dans l’année scolaire 2014-2015, sur la base de données Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Là encore, la péréquation territoriale n’est pas de mise. Ainsi la proportion d’enfants en situation de handicap scolarisés dans le milieu ordinaire varie de 8% à Mayotte à 33% en Saône-et-Loire.
Proportion d’élèves en situation de handicap scolarisés en 1er et 2e cycle en milieu ordinaire dans l’année scolaire 2014-2015
À partir de toutes ces données, Handéo a établi un « capital économique inclusif » où quatre départements, la Loire, le Lot, la Marne, la Meurthe-et-Moselle obtiennent le meilleur score.
Score du « capital économique inclusif » des départements en faveur des personnes handicapées en 2015
Mais, reconnaît l’observatoire Handéo, cet indicateur devrait également être à analyser « au regard de la morphologie des territoires (nombre d’habitants et de personnes en situation de handicap, âge de la population, prédominance de certains problèmes de santé, classe sociale et revenu moyen de la population, etc.), des relations entre les administrations ou d’autres éléments de contexte« . Il met néanmoins en lumière des inégalités territoriales que le contexte local ne suffit pas à expliquer.
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